Afin de vendre son gaz: L’Algérie exerce des pressions sur l’Union Européenne
DIA-22 septembre 2017: Par ces temps durs caractérisés par la chute des prix du pétrole, l’Algérie toujours dépendante de ses hydrocarbures en dépit de la volatilité de leurs prix continue d’axer son économie sur ces ressources énergétiques dont le gaz naturel. En vue de dénicher de nouveaux marchés et engranger un maximum de cash pour faire face à la crise et la grogne sociale, l’Algérie exerce des pressions sur l’Union Européenne pour obtenir de nouveaux accès à ce marché prometteur et demandeur.
En effet, les audiences accordées par les Ministres Algériens aux officiels Européens se sont multipliés ces derniers temps. Et cela renseigne sur l’urgence de trouver de nouveaux marchés et de nouveaux partenariats bénéfiques économiquement pour l’Algérie. Mais l’entrevue la plus significative reste bien celle du Ministre de l’industrie et des mines, Youcef Yousfi avec le chef de la délégation Européenne en Algérie John O’Rourke jeudi dernier. A l’issue de l’entretien, un communiqué du Ministère faisait savoir que le Ministre avait plaidé en faveur « d’ une approche diversifiée dans la relation entre l’Algérie et l’Union européenne, qui prend en considération l’apport de notre pays pour assurer la sécurité de l’approvisionnement énergétique de l’UE ».
Le site « Maghreb-Intelligence » livre quelques informations sur ce sujet. Selon le média « les décideurs algériens font miroiter à l’Europe une meilleure indépendance énergétique en ces temps troublés, notamment avec la Russie, premier fournisseur des européens en gaz naturel ».
Ainsi, il semblerait que l’Algérie aurait formulé une proposition claire et nette à ses partenaires Européens: après plus de dix ans de mise en œuvre de l’Accord d’association signé avec l’Union Européenne, les autorités algériennes sont prêtes à offrir plusieurs avantages fiscaux et douaniers aux importations européennes en échange d’un accès moins restreint au marché gazier européen. Il faut savoir qu’actuellement l’Algérie a restreint drastiquement ses importations et par conséquent les Européens craignent de perdre un marché Algérien très rentable.
Il faut souligner également que l’UE reste fortement dépendante de la Fédération de Russie, qui est le principal exportateur de pétrole (35%), de gaz (26%), de charbon (30%) et d’uranium (25%) vers l’Union européenne. Et l’Algérie représente le premier producteur de gaz naturel en Afrique et troisième fournisseur de l’Europe après la Russie et la Norvège. C’est dans ce contexte que l’Algérie compte bien profiter de cette posture et renforcer sa place de fournisseur de l’Union Européenne, qui reste un marché important et grandement demandeur de gaz Algérien, notamment dans la contexte géopolitique actuel.
Lamine Réda