Al Sissi bombe le torse contre la Libye et courbe l’échine devant l’Ethiopie
DIA-22 juin 2020: L’Egypte a adopté deux attitudes différentes dans deux affaires aux objectifs différents également. Concernant la Libye, le président égyptien Abdelfatah Al Sissi qui soutient le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est libyen, n’a pas exclu l’éventualité d’intervenir militairement au cas où le «gouvernement d’union nationale», soutenu par la Turquie, avance vers la ville stratégique de Syrte. Cette dernière est la ville natale du l’ancien Guide libyen, Mouamar el Gueddafi.
Al Sissi est soutenu par l’Arabie Saoudite et des Emirats arabes unis, lesquels mènent une guerre sans merci à ce qu’ils qualifient de « politique expansionniste » de la Turquie et du Qatar.
En ce sens, Al Sissi s’est montré impitoyable quand il s’agit de la Libye.
En revanche, il courbe l’échine quand il évoque une question relevant de la survie pour le peuple égyptien, à savoir le problème crucial du Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD).
L’Egypte, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Sameh Choukri, a signifié qu’elle est disposée » à négocier pour parvenir à un accord sur le Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD) ».
« L’Egypte est en pourparlers avec les parties éthiopienne et soudanaise depuis une décennie avec de bonnes intentions. Elle est prête à reprendre les négociations qui serviront les intérêts de toutes les parties si l’Ethiopie respecte les obligations internationales de ne pas remplir le barrage après avoir adopté une mesure unilatérale », a-t-il répété.
Vendredi, l’Egypte avait demandé au Conseil de sécurité de l’ONU d’intervenir pour résoudre le différend sur le barrage controversé sur le Nil. L’Ethiopie a récemment déclaré qu’elle commencerait bientôt à remplir le réservoir, tandis que l’Egypte a mis en garde à plusieurs reprises contre toute action unilatérale sans accord tripartite préalable.
L’Ethiopie a commencé à construire le barrage en 2011. Quant à l’Egypte, pays du bassin du Nil situé en aval, qui dépend du fleuve pour son eau douce, craint que le barrage n’affecte sa part annuelle de 55,5 milliards de mètres cubes de ressources en eau du fleuve.
Bien que le barrage du Nil soit vital pour l’Egypte, le président Al Sissi n’a pas adopté une position ferme pour menacer de bombarder le barrage, sachant que la vie en Egypte (économie, agriculture…) dépend directement du fleuve du Nil.
Le Nil, long de 6 700 km, est issu de la rencontre du Nil Blanc, qui prend sa source au lac Victoria (Ouganda, Kenya, Tanzanie) et le Nil bleu, est issu du lac Tana (Ethiopie). Les deux branches s’unissant à Khartoum (Soudan). Ainsi le fleuve du Nil se jette dans la Méditerranée en formant un delta au nord de l’Egypte.
Mohamed Nassim