Les algériens qui se sont enfuis de l’aéroport de Lisbonne ont été acquittés
DIA-28 janvier 2017: Le rêve de Mohamed Hichem et Guellil Mechani a été de très courte duréé. Ils ont été rapidement interceptés par la police portugaise, eux qui tentaient de s’enfuir, il y a deux semaines de l’aéroport Delgado Humberto à Lisbonne. La presse locale s’est emparée de la nouvelle de leur arrestation, affirmant qu’ils auraient menacé la sécurité des transports au niveau de l’aéroport en s’introduisant dans une zone interdite au public, en se basant, bien évidement, sur des déclarations de la police. Les deux jeunes individus ont été acquittés hier par la petite instance criminelle de Lisbonne, au terme d’un procès auquel ils n’étaient pas présents ; étant donné qu’ils ont été extradés vers l’Algérie par le Service des Etrangers et des Frontières SEF. Le juge, selon le journal Diario De Noticias, a indiqué qu’il ne peut pas condamner ces algériens juste parce que leur fuite a causé de l’inquiétude parmi les voyageurs. Et qu’il est évident que leur comportement est répréhensible, mais cela ne suffit pas de les condamner pour les crimes dont ils sont accusés. Aucune charge ne pèse désormais sur nos deux jeunes algériens nés en 1990 et 1993, étant donné que l’ANA- VINCI, Aéroports du Portugal, n’a pas déposé de plainte contre eux, estimant que l’incident une fois divulgué, porterait préjudice à son image, et que le Procureur manque de légitimité pour continuer seul la procédure pénale d’un crime semi-public. Par ailleurs, le juge a indiqué, se référant aux témoignages, que les fugitifs n’ont traversé aucune piste destinée au décollage et à l’atterrissage des avions pendant leur fuite. Les deux avions stationnés étaient immobilisés, donc les faits ne correspondaient pas aux crimes décrits dans l’acte d’accusation du MP. Signalons qu’avant même que le juge ne se prononce, le Ministère Public MP a demandé l’acquittement des accusés, de même pour les avocats de la défense. Les faits remontent à jeudi 12 janvier dernier, vers 16h00, quand un groupe de 5 algériens dont une femme, venant du Maroc et voulant rejoindre Alger, ont fait escale au niveau de l’aéroport Delgado Humberto à Lisbonne. Au moment de l’embarquement, ils ont tenté la fuite ; trois d’entre eux ont été vite arrêtés. Les deux autres, Mohamed Hichem et Guellil Macheni, en l’occurrence, ont pu traverser le réseau de protection de l’aéroport et couru vers la clôture près de la route jouxtant le Terminal 2. Selon les déclarations de la PSP, ils ont pu atteindre le quartier de Pote de Agua. Leur localisation n’a pas été facile par la police ; ce n’est qu’au lendemain des faits, vers 00h.15, qu’ils ont été interceptés à la Gare Do Oriente. Un agent du Département d’investigation Criminelle de la PSP, en les croisant, les a tout de suite reconnus, grâce à leurs photos diffusées par la police. Il a donc, appelé les renforts et nos algériens ont été arrêtés. Selon TVI 24, Guellil a été extradé rapidement, tandis que Mechani a attendu dans un centre accueil temporaire, indiquant qu’il possédait des documents lui permettant de rester en Europe. Pour sa part, le journal Observador OBS, a indiqué qu’il y a eu dernièrement quatre cas similaires. Deux marocains ont tenté d’échapper de l’aéroport de Lisbonne en arrivant de Casablanca, un en juin et l’autre en juillet. En septembre, deux algériens ont tenté de faire la même chose que nos deux algériens qui viennent d’être acquittés. Enfin en octobre, six algériens ont tenté de forcer les sorties d’un avion de la TAP. Cette fuite, outre le fait qu’elle représente un autre cas d’immigration clandestine, a révélé, selon la presse portugaise, le manque de vigilance du dispositif sécuritaire au niveau des aéroports.
Yasmine Yahia