Amara Benyounès: « Le MPA est plus présent que le FFS dans ses les wilayas »
DIA-07 mars 2017: Au lendemain du dépôt des listes des candidats aux législatives, le secrétaire général du MPA (Mouvement populaire algérien) Amara Benyounès a tenu une conférence de presse, ce matin, au siège national de son parti, pour appeler les partis participants et leurs candidats à s’investir pleinement, durant la campagne électorale à venir, dans la mobilisation des Algériens dans l’objectif d’écarter ce spectre : « La stratégie de tous les candidats et de leurs partis doit tendre vers la réalisation d’un taux de participation le plus élevé possible », a-t-il précisé à ce propos. Précisant davantage sa pensée et, par la même, les motivations de son insistance sur la nécessité « d’une participation massive des Algériens » à la prochaine échéance électorale, le secrétaire général du MPA a averti, non sans, au passage, souligner que «le taux de participation concerne l’ensemble des candidats », que « si abstention il y a, elle sera un échec non pas des seuls gouvernements et pouvoir mais de tous les partis ». Comme s’il craignait que cet argument ne soit pas suffisant pour convaincant, Amara Benyounès en a rajouté deux autres. Qui ont trait, le premier, à la crédibilité de l’assemblée nationale qui sortira des prochaines législatives : « Un taux de participation plus grand donnera plus de crédibilité à la future APN», a-t-il, en effet, déclaré. Et le second, à celle du gouvernement qui sortira de cette (nouvelle) assemblée, a-t-il expliqué. Poursuivant son plaidoyer en faveur d’une participation massive des électeurs – et ce, « quel que soit le parti auquel ils accorderont leur préférence », a-t-il déclaré, beau joueur -, le premier responsable national du MPA a souligné qu’un tel gouvernement, « qui aurait eu ainsi l’adhésion du peuple, pourrait faire les réformes économiques nécessaires et ce, même si elles sont, par moment, difficiles et douloureuses ». La conférence de presse du secrétaire général du MPA a également valu par, notamment, ses déclarations « sur le début du processus de disparition, de la scène politique nationale, de certains partis anciens ou que l’on disait grands et sur l’émergence de nouveaux partis». Des déclarations qu’il a faites en réponse à une question d’un confrère sur les retombées possibles des Législatives du 4 mai sur la configuration de ladite scène. Et qu’il a étayées à partir de deux exemples : celui de son parti, le MPA, qui, a-t-il argumenté, « bien que n’ayant que cinq années d’existence, est présent dans 50 circonscriptions électorales » – les 48 wilayas du pays et deux circonscriptions à l’étranger, à savoir – ; et celui des partis visés, « ayant plus de 30 années d’existence », qui, a-t-il dit, « ne seront présents que dans 20 à 30 wilayas au maximum ». Interrogé par une consœur si le FLN, le RND et le RCD étaient visés par ses propos, le premier responsable du MPA s’est contenté de lui répondre « qu’il n’avait pas parlé de ces partis ». De là à dire que c’était le FFS qui était visé, est un pas que nombre de présents au siège du MPA n’ont pas hésité à franchir : C’est, en effet, le seul parti qui « remplit les critères d’extinction annoncés par Amara Benyounès » : en plus d’avoir plus de 30 années d’existence, le plus vieux parti de l’opposition ne sera présent que dans une trentaine de wilayas. Comme il fallait s’y attendre, Amara Benyounès n’a pas manqué de revenir dans sa conférence de presse sur les deux évènements, impliquant le bureau d’Alger du MPA, qui ont fait les choux gras de la presse nationale ces derniers jours. Concernant la désignation de son frère, Idir Benyounès, comme tête de liste dans la wilaya d’Alger, il s’est contenté de déclarer que « la confection de la liste s’est faite le plus normalement du monde ». Quant au tapage médiatique sur la prétendue démission collective qu’aurait connue le bureau en question, il a affirmé qu’il « n’y a jamais de problèmes en son sein ». Sur la question des alliances, ou plutôt sur leur absence, le secrétaire général a déclaré que « son parti a préféré aller en solo aux prochaines législatives pour jauger de son poids auprès de l’électorat et que la question des alliances se posera après la proclamation des résultats ». Concernant ce point précis, il n’a pas manqué de regretter que les forces démocratiques, nationalistes et modernistes ne prennent pas exemple sur les partis de la mouvance islamiste, pour se regrouper et ainsi peser sur le devenir politique du pays.
Mourad Bendris