Amara Benyounès : « Le MPA est pour le vote obligatoire… »
DIA-19 mars 2017: Intervenant, ce matin, à la salle Ali Maachi du Palais des expositions de la Safex, à Alger, devant un large parterre de militants et de cadres de son parti, parmi lesquels les coordinateurs des bureaux de wilayas, les têtes de liste et les candidats aux Législatives du 4 mai prochain, le secrétaire général du MPA n’a pas pris de gants pour asséner certaines vérités aux partis de l’opposition. A ceux d’entre eux qui ont décidé de participer au rendez-vous électoral précité, Amara Benyounès leur a reproché « leur dénonciation anticipée de la fraude ». En agissant ainsi, « ils jettent un discrédit sur les prochaines élections et, partant, poussent à l’abstention », a-t-il déclaré. Quant aux autres qui ont choisi le boycott, le secrétaire général du MPA a ouvertement suggéré qu’ils sont loin d’être des partis démocratiques : « Le boycott est une incitation à aller à la rue et la rue n’a jamais apporté la démocratie mais seulement la violence», a-t-il ajouté en guise d’explication. De là, son annonce de proposer « de rendre le vote obligatoire ». « La démocratie, c’est la participation et jamais le boycott », a-t-il lancé à l’intention des boycotteurs. Dans la lancée, il n’a pas manqué de leur rappeler que l’Algérie était « dans une étape de construction de la démocratie » et que « la seule manière d’y prendre part est de participer aux élections ». Surtout qu’une telle construction, a-t-il déclaré, « demande du temps ». C’est, à l’évidence, cette conscience de la difficulté de la tâche que suppose une telle construction que le MPA a choisi son slogan de campagne : « Pour une démocratie apaisée ». Répétant à l’envi que « la démocratie est l’unique remède pour tous les problèmes existants », Amara Benyounès a précisé que « le MPA ne peut la concevoir que comme exempte de toutes formes de violence ». D’où ses fermes directives aux candidats de son parti et à ses militants à s’engager résolument, auprès de la population, dans l’explication et la défense de ce slogan. Non sans leur rappeler au passage que « l’Algérie, avec les 200 000 morts enregistrés et les 20 milliards de dollars de pertes occasionnés à l’économie nationale durant la décennie noire du terrorisme, a chèrement payé le prix du non respect d’un tel principe ». Dans la foulée de ce rappel, il a réaffirmé « le ferme engagement du MPA à respecter, durant la campagne électorale et dans sa pratique politique, tous ses adversaires politiques et toutes les institutions de l’Etat algérien ». Tout en souhaitant que la campagne électorale à venir soit « l’occasion d’une confrontation entre des idées et des programmes loin de toutes invectives ou insultes », Amara Benyounès a abordé l’épineuse et récurrente question des réformes économiques. Et ce, par un péremptoire : « Les réformes économiques ne sont ni islamistes, ni démocrates, ni nationalistes. Mais plutôt des règles scientifiques qui s’imposent à tous». Cette clarification faite, il a exhorté tous ceux qui appellent à ces réformes « à tenir au peuple un langage de vérité sur leur caractère inévitable mais également douloureux et difficile». Dans la lancée de son exposition de la vision économique de son parti, Amara Benyounès a souligné la nécessité de donner une place plus grande au privé dans l’économie nationale : « Il faut de grandes entreprises privées pour piloter (celle-ci) », a-t-il, en effet, déclaré. Et fustigé, par la même occasion, les nostalgiques du socialisme dans notre pays: « Le socialisme a échoué et fait faillite partout dans le monde », a-t-il lancé à leur adresse. Non sans leur rappeler, à l’évidence, pour mieux les confondre, que « la Chine est devenue la première force économique dans le monde après avoir adopté l’économie de marché ». Et que le Vietnam connaît un essor économique avéré pour la même raison. Une voie qu’il a souhaité voir emprunter par l’Algérie.
Mourad Bendris