Ammar Bakhouche nouveau DG de l’ENTV: « le retour de l’enfant prodige »
DIA-21 janvier 2020: L’information a circulé tout au long de la journée sur les réseaux sociaux, engendrant un satisfecit général. Un consensus très rare de nos jours, mais Ammar Bakhouche, homme de la télévision qui n’a jamais coupé avec son ancienne maison au 21 boulevard des martyrs est toujours fidèle au poste. On le croyait à la retraite, il revient 25 ans après par la grande porte à la télévision publique dans un moment où celle-ci a besoin des meilleurs de ses compétences.
Journaliste de terrain depuis les années 80 à l’époque du président Chadli, il s’est très vite illustré comme un professionnel de l’information. C’est l’intraitable Abdou B, qui le propulsa Directeur de l’information à ENTV entre 1990 et 1991, puis entre 1993 et 1994. Ammar Bakhouche a eu à gérer des événements mondiaux inoubliables: la première guerre du Golfe en 1991. A l’époque il avait eu le courage d’envoyer à Baghdad Ammar Cheouaf, puis Smaïl Yefsah pour couvrir la guerre. A l’époque l’ENTV était la seule télévision étrangère présente à Baghdad avec la chaîne d’info CNN et son journaliste vedette Peter Ernet. A l’époque, l’ENTV avait envoyé cinq journalistes pour couvrir le conflit (Ammar Cheouaf à Bagdad, Malek Djaout de Teheran, Mohamed Soufi de Amman, Farouk Bellagha de Dahran et Allaoua Bouchlaghem de la base américaine Diar Bakr au sud de la Turquie).
Ammar Bakhouche a eu durant cette période à former de jeunes journalistes qui deviendront quelques années plus tard les meilleurs journalistes algériens sur les satellitaires arabes: Parmi ces jeunes cadres avec Abdou B. Il a eu la chance d’encadrer et de travailler avec des talents nouvellement recrutés à l’ENTV tels que Messaoud Benrabii, Nacera Khouidmi, Khadidja Benguenna, HHC, Abdelkrim Sekkar, Tarek Temlali, Saïd Menaa , Hafid Derradji, Leila Smati qui ont complété l’équipe des Alouani, Chebine, Rabah Khoudri, Smaïl Yefsah, Maayouf, Ahmed Brahim.
Mais la période de l’ENTV qui a marqué les algériens, est celle qui a vu passer la première émission politique de débat contradictoire « Lika maa sahafa » (Face à la presse), qui a vu passer en direct des ténors de la politique algérienne : Ben Bella, Aït Ahmed, Mehri, Abassi, Chadli, Hamrouche, Saadi et d’autres. Ammar Bakhouche s’est illustré face à l’ancien président Ben Bella, quand il a osé lui poser une question tabou sur l’assassinat de Khemisti et l’exécution de Chaabani.
Après le départ de Abdou B, Bakhouche a quitté la télévision pour s’installer au Conseil de la Nation comme directeur de communication sous la présidence de trois importants hommes d’Etat: Boumaaza, Messaadia puis Bensallah, avec qui Bakhouche a longtemps travaillé.
Véritable homme de communication, professionnel de l’information et surtout véritable commis de l’Etat, Ammar Bakhouche est l’homme idéal pour redresser la télévision publique face à la crise financière et surtout face à la concurrence déloyale des chaînes privées.
Ses rapports excellents avec le nouveau ministre de la Communication Ammar Belhimer seront également d’un apport important pour donner un nouvel élan à l’ENTV.
Salim Bey