Amnesty International appelle à la libération de Slimane Bouhafs
DIA-27 août 2016: Amnesty International appelle les autorités algériennes à libérer immédiatement et sans condition le militant Slimane Bouhafs, qui purge une peine de cinq ans d’emprisonnement en raison de ses publications sur Facebook. La date de son procès en appel a été fixée au 30 aout.
Des gendarmes ont arrêté Slimane Bouhafs dans la wilaya de Sétif, le matin du 31 juillet. Ils l’ont informé qu’il était accusé d’atteinte à l’islam et au prophète Mohamed. En début d’après-midi, il a été transféré au siège de la gendarmerie de la commune de Bousselam, dans la wilaya de Sétif, tout en poursuivant son interrogatoire, tandis que son domicile était perquisitionné.
Quand le procureur du tribunal de Sétif a refusé de le voir, des gendarmes l’ont amené devant celui du tribunal de Beni Ourtilane tard le soir. Il n’a pas pu s’entretenir avec un avocat pendant sa détention provisoire, son interrogatoire, ni son procès. Le 7 août, le tribunal l’a condamné à une peine de cinq ans de prison et une amende de 100 000 dinars pour outrage au prophète et dénigrement des principes et préceptes de l’islam, en vertu de l’article 144 bis 2 du Code pénal algérien.
Après son arrestation le 31 juillet, Slimane Bouhafs a observé une grève de la faim pendant plusieurs jours afin de protester contre son maintien en détention à la prison de Bel Air à Sétif. Sa famille, qui a été autorisée à lui rendre visite le 17 août, a déclaré à Amnesty International qu’elle était très inquiète pour sa santé, car il a perdu beaucoup de poids et souffre de la goutte, ce qui l’oblige à adopter une alimentation stricte qui n’est pas disponible en prison. Il est actuellement détenu dans une cellule proche de l’infirmerie.
La Constitution algérienne, modifiée en février 2016, garantit la liberté de religion mais fait de l’islam la religion d’État. Des dispositions vagues figurant dans le Code pénal et l’ordonnance 06-03 fixant les conditions et règles d’exercice des cultes autres que musulmans, une loi adoptée en 2006, ont été utilisées pour persécuter des personnes pour l’exercice pacifique de leur droit à la liberté d’expression, de religion et de conviction.