Après 35 ans d’interdiction, les salles de cinéma autorisées en Arabie Saoudite
DIA-11 décembre 2017: Après la fin de l’interdiction de conduire pour les femmes, c’est au tour du cinéma. L’Arabie saoudite a annoncé, lundi, son intention d’autoriser l’ouverture de salles obscures après 35 ans de prohibition.
En janvier, le mufti d’Arabie saoudite s’était insurgé contre la possible ouverture de salles de cinéma, affirmant qu’elles seraient sources de « dépravation » car elles favorisent la mixité.
Même si les salles étaient interdites, le cinéma saoudien commence à être reconnu internationalement. La réalisatrice saoudienne Haifaa al-Mansour, connue notamment pour le film Wadjda, a d’ailleurs réagi avec enthousiasme à l’annonce sur Twitter.
« C’est un moment clé dans le développement de l’économie culturelle dans le pays », a déclaré, lundi 11 décembre, le ministre de la Culture Awad al-Awad dans un communiqué. Les autorités vont délivrer dès à présent les permis d’exploitation, a-t-il ajouté.
Le ministère précise que les premières salles devraient ouvrir en mars et espère accueillir dans le royaume 300 cinémas avec quelque 2 000 écrans d’ici à 2030. Une industrie dont les autorités estiment qu’elles vont créer 30 000 emplois dans le même temps.
Dans le cadre d’un ambitieux plan de réformes économiques et sociales soutenu par le prince héritier Mohammed Ben Salmane, le gouvernement tente de promouvoir des formes de divertissement – concerts, spectacles, cinémas – dans le royaume wahhabite malgré l’opposition des milieux ultra-conservateurs.
Le cinéma saoudien reconnu internationalement
En janvier, le mufti d’Arabie saoudite s’était insurgé contre la possible ouverture de salles de cinéma, affirmant qu’elles seraient sources de « dépravation » car elles favorisent la mixité.
Même si les salles publiques étaient interdites, le cinéma saoudien n’en est pas moins devenu reconnu internationalement. La comédie romantique « Barakah Meets Barakah » de Mahmoud Sabbagh a ainsi été projetée à la Berlinale en 2016, tandis que « Wadjda » de Haifaa Al-Mansour a été en 2013 le premier film national à participer aux Oscars du meilleur film étranger.
Parmi les autres réformes sociétales, Riyad a annoncé, en septembre, la fin de l’interdiction de conduire pour les femmes à partir de juin 2018.
Amel Bouchaib