Après avoir perdu sa Palme d’Or, l’Algérie perd son cinéma
DIA-12 mai 2016-11h52: La 69e édition du Festival de Cannes s’est ouverte hier avec le dernier film de Woody Allen. Comme chaque année, l’Algérie tente tant bien que mal de participer au plus grand Festival du monde. Faute de long métrage de qualité, c’est avec un court métrage que le cinéma algérien marqua sa présence: « Kindil El bahr » réalisé par Damien Ounouri sauve la mise de la participation algérienne. Ainsi nous sommes tombé de la Palme d’or en 1975 à une sélection de court métrage…..pas en sélection officielle mais dans une section parallèle indépendante: La Quinzaine des réalisateurs en 2016. De plus, le film est programmé le 20 et 21, quand la croisette se vide. Mais l’histoire cinématographique et politique retiendra que l’Algérie est le seul pays arabe et africain à avoir décroché une Palme d’Or….. en 1975. Ce trophée a été remis en main propre par le réalisateur algérien Mohamed Lakhdar Hamina au président Boumedienne dès son retour d’Algérie. C’était une façon pour Lakhdar Hamina de remercier le président Boumédienne de lui avoir accordé son aide et assistance dans la production de cette gigantesque fresque sur l’histoire de l’Algérie. C’est en tout ce qu’a révélé le réalisateur algérien lors de son passage à une émission radiophonique Cinérama de Djamel Hazourli en 2006. Lors de notre rencontre, il y a quelques années avec la femme du président, Anissa Boumédienne, celle-ci affirmait aussi qu’elle n’a aucune nouvelle sur ce prestigieux prix que l’Algérie est fière d’avoir remporté.
Elle a affirmé qu’elle avait quitté la Présidence en catastrophe en 1979 après la mort du président Boumédienne et qu’elle n’avait pas à cette époque, le souci de garder ou de remettre à personnes concernées la prestigieuse statuette et mêmes certains cadeaux que le président Boumédienne avait reçu. Il faut dire que la Présidence regorge de précieuses œuvres qui sont gardés par les différents présidents qui se sont succédé. Les plus en vus, sont les authentiques tableaux d’Etienne Dinet, accrochés dans le salon de la présidence par le président Chadli, qui était un fan de peinture. Le palais d’El Mouradia, comme tous les palais présidentiels au monde possède un musée ou sont gardés les cadeaux des invités et hôtes de l’Algérie. Où pourrait être donc la Palme d’Or décroché par Lakhdar Hamina en 1975 et qui lui a été remis par la comédienne américaine Nathalie Wood ? L’Association Lumières garde néanmoins soigneusement le diplôme et la plaque affichant la nomination du film Chroniques des années de Braise de Lakhdar Hamina aux Oscars et à Cannes dans ses archives. Quoi qu’il en soit, le réalisateur du « Vent des Aurès » et de « Décembre » aurait saisi le président Bouteflika pour en savoir plus sur cette affaire et surtout retrouver cette Palme d’or qui demeure « encore » la grande fierté du cinéma algérien.
Salim AGGAR