DIA-05 octobre 2020: La maman de la jeune Chaïma (19 ans), assassiné dans des circonstances troublantes, a lancé un appel pour que la peine de mort soit appliquée. C’est pour la énième fois que les familles des victimes d’enlèvement appellent à l’application de la peine de mort. Or, l’Algérie a gelé la peine de mort car l’Union européenne qui a aboli cette peine avait exercé une pression sur le pays dans les années 1990 pour l’abolir cette sentence.
A défaut de l’abolir, l’Algérie a décidé d’un moratoire sur cette peine, alors que la chariaâ impose « l’application de la peine de mort afin de préserver la vie », ce qui explique le gel de cette peine et non son abolition.
En attendant, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s’est exprimé sur ce phénomène hier lors de la réunion du Conseil des ministres, ordonnant d’appliquer des peines maximales, sans possible allègement ou grâce, quels que soient les tenants et aboutissants de l’acte d’enlèvement.
En ce sens, le président de la République a chargé le wali d’Alger d’assister à l’enterrement de Chaïma et de présenter les condoléances en son nom à la famille de la défunte.
De son côté le meurtrier a fait des aveux qui plaident en faveur du rétablissement de la peine de mort. Il a avoué avoir battu la victime, avant de l’asperger d’essence puis de mettre le feu à son corps, dans un endroit désert à Thenia, à l’est de la wilaya de Boumerdes, selon le procureur de la République prés le tribunal de Boumerdes.
Cette déclaration fait partie du communiqué sur l’affaire du meurtre de la jeune Chaïma, originaire de la commune de Reghaia (Alger), extrait de l’enquête préliminaire lu à la presse, par Hamache Khaled, procureur de la République prés le tribunal de Boumerdes, qui était accompagné du chef du groupement territorial de la gendarmerie nationale de la wilaya.
Toujours selon le même communiqué, cette affaire remonte au 2 octobre 2020, quand le suspect Dh. A (19 ans) s’est présenté aux services judiciaires de la gendarmerie nationale à Thenia, pour signaler que son amie Chaïma (19 ans) a été victime de brûlures au niveau d’une station d’essence désertée.
Le suspect a, aussi, déclaré dans cette même plainte, qu’il était sur les lieux, avec la victime le 1er octobre courant, et être resté avec elle sept minutes, avant d’aller chercher de la nourriture. Après avoir parcouru prés de 500 mètres, il a aperçu de la fumée monter du lieu où se trouvait son amie, et il s’est enfui, a-t-il dit, avant de se présenter le lendemain pour signaler ces faits aux gendarmes.
Selon le procureur de la République, le suspect est revenu sur ses dires, suite à l’exploitation de différentes informations relatives à l’affaire.
Ainsi le suspect a avoué que la victime, qu’il connaît depuis 2017, l’a contacté le 1 octobre courant, et ils se sont mis d’accord pour se rencontrer. Suite à quoi il a loué une moto, a-t-il dit, et il est allé la chercher depuis la ville de Reghaia.
Le communiqué ajoute que les deux concernés sont arrivés vers 15h à la station d’essence désertée de Thenia. Apres avoir eu un rapport intime avec elle, le suspecta a battu la victime, qui a perdu connaissance. C’est alors qu’il se rendit à une station d’essence mitoyenne, d’où il a ramené une bouteille de plastique remplie d’essence pour asperger le corps de la fille, avant d’y mettre le feu, puis de quitter les lieux.
L’examen du cadavre de la victime découverte brûlée et allongée face à la terre, a permis de faire le constat, selon la même source, de « la présence de coups et blessures à l’arrière de la tête, outre une importante plaie en haut de sa cuisse gauche ».
Apres investigations, les parties en cause dans cette affaire ont été transférées, lundi, devant le parquet de Boumerdes, a indiqué le procureur de la République, signalant l’interrogatoire du suspect, avant sa présentation devant le juge d’instruction, comme stipulé par l’article 67 du Code de procédure pénal concernant la demande d’ouverture d’enquête.
Selon le même communiqué, le juge d’instruction a retenu contre le suspect les charges suivantes : « viol et homicide volontaire avec préméditation et guet apens, en utilisant la torture », et « actes sauvages ». Le juge d’instruction a ordonné sa mise en détention à l’établissement pénitentiaire, jusqu’au parachèvement de l’enquête, puis son jugement.
Amel Bouchaib