Attentat d'Istanbul : 22 personnes arrêtées, les autorités turques désignent les Kurdes du PKK - DIA
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Attentat d’Istanbul : 22 personnes arrêtées, les autorités turques désignent les Kurdes du PKK

DIA- 14 novembre 2022: L’avenue Istiklal est de nouveau endeuillée. Une explosion mortelle a secoué dimanche 13 novembre, à une heure de grande affluence, cette célèbre artère piétonne d’Istanbul, ravivant le sinistre souvenir des attentats de 2016. L’attentat a fait six morts et 81 blessés dont la moitié ont dû être hospitalisés. Parmi les victimes, toutes des citoyens turcs, figurent une fille de 9 ans et une autre de 15 ans. 

«Les auteurs de ce vil attentat seront démasqués. Que notre population soit sûre que les auteurs seront punis», avait prévenu Recep Tayyip Erdogan, lors d’une allocution télévisée. «Les premières observations laissent subodorer un attentat terroriste», avait complété le président turc.

Une jeune femme a été interpellée. Elle est accusée d’avoir posé la bombe. Elle est de nationalité syrienne et a reconnu les faits, a annoncé la police turque citée par des médias locaux. Selon la police, elle a reconnu avoir agi sur ordre du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et reçu des directives à Kobané dans le Nord-Est de la Syrie.

Le PKK pointé du doigt

Un peu plus tard dans la journée, le vice-président Fuat Oktay confirmait cette attaque délibérée, imputée à une femme kamikaze, en coupant court aux rumeurs sur un colis abandonné. Dans la nuit de dimanche à lundi, le ministre de l’Intérieur turc Souleyman Soylu a annoncé l’arrestation d’une personne responsable de l’attentat. «La personne qui a déposé la bombe a été arrêtée. D’après nos conclusions, l’organisation terroriste PKK est responsable», a-t-il affirmé. Soylu n’a pas précisé les conditions dans lesquelles cette «personne» suspectée a été arrêtée, ni s’il s’agit d’une «femme» comme cela avait été annoncé. 21 autres suspects ont aussi été arrêtés, a-t-il ajouté. L’attentat n’a, lui, toujours pas été revendiqué.

Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara mais aussi par ses alliés occidentaux dont les États-Unis et l’Union européenne, est en lutte armée contre le gouvernement turc depuis le milieu des années 80. Il a été souvent été rendu responsable par le passé d’attentats sanglants sur le sol turc. En décembre 2016, un double attentat près du stade de foot de Besiktas, à Istanbul – 47 morts dont 39 policiers et 160 blessés – avait été revendiqué par les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), groupe radical kurde proche du PKK.

Le ministre de l’Intérieur turc a aussi accusé les forces kurdes qui contrôlent la majeure partie du nord-est de la Syrie, qu’Ankara considère comme terroristes, d’être derrière l’attentat. «Nous estimons que l’ordre de l’attentat a été donné de Kobané», a-t-il ajouté. Ville restée célèbre pour la bataille qui, en 2015, a permis aux forces kurdes de repousser le groupe Etat islamique, Kobané est contrôlée par les Forces démocratiques syriennes (FDS) dont les Unités de protection du peuple (YPG), alliées au PKK, sont une composante majeure.

Boule de feu
Sur une vidéo amateur, aussitôt publiée sur Twitter, on distingue au loin une boule de feu, accompagnée d’une puissante détonation avant que les passants ne prennent la fuite dans un mouvement de panique. D’autres images circulant sur les réseaux sociaux témoignent de personnes blessées, de bris de verre jonchant le sol. Plusieurs ambulances et camions de pompiers ont aussitôt été dépêchés sur les lieux tandis que les forces de police s’affairaient à quadriller les alentours. « Nos équipes de pompiers sont mobilisées sur l’avenue Istiklal. Ils travaillent dans la zone en coordination avec la police », a pour sa part tweeté le maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, en présentant ses condoléances aux familles de victimes.

J’ai entendu un grand boum. Autour de moi, il y avait des familles avec des enfants paniqués. J’ai vu deux personnes à terre, une poussette renversée, et j’ai aussitôt couru pour me réfugier dans une rue adjacente

Une touriste italienne
« J’ai entendu un grand boum. Autour de moi, il y avait des familles avec des enfants paniqués. J’ai vu deux personnes à terre, une poussette renversée, et j’ai aussitôt couru pour me réfugier dans une rue adjacente », raconte une touriste italienne encore essoufflée. En visite en Turquie pour le week-end, elle sortait d’un restaurant au moment de la déflagration, survenue, selon le gouverneur d’Istanbul à 16 h 20, heure locale, à côté du magasin Mango, entre la place Taksim et le lycée Galatasaray. Le ministre de la Justice, Bekir Bozdag, a, lui, évoqué un «sac» déposé sur un banc : «Une femme s’est assise sur un banc pendant 40 à 45 minutes et, quelque temps après, il y a eu une explosion. Toutes les données sur cette femme sont actuellement en cours d’examen (…) Soit ce sac contenait un minuteur, soit quelqu’un l’a activé à distance».

Selon d’autres témoins, de nombreuses boutiques se sont empressées de fermer leurs rideaux de fer, y compris dans le quartier adjacent de la tour Galata. En fin d’après-midi, des hélicoptères survolaient la zone.

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