La bataille de l’internet entre la Chine et les Etats-Unis passe par les câbles sous-marins - DIA
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La bataille de l’internet entre la Chine et les Etats-Unis passe par les câbles sous-marins

DIA-04 décembre 2018: Au moment où on parle d’une guerre commerciale sur la 5G entre la Chine et les Etats-Unis, on oublie l’importante du réseau de l’internet mondial.  En effet les câbles sous-marins assurent 97 % des communications internet mondiales, a révélé le think-tank britannique Policy Exchange dans un long rapport sur l’importance stratégique des liaisons sous-marines.  «Il n’y a pas d’alternative à l’utilisation de câbles sous-marins. Les satellites ne peuvent répondre aux exigences de communication de la société et de l’économie digitale moderne», précise encore le rapport britannique.

Les pays qui les accueillent voient aussi leurs infrastructures techniques se développer, devenant des terres de prédilection pour l’installation de data centers et, plus largement, les infrastructures technologiques. Les câbles restent pour longtemps encore un actif numérique central, donnant à ceux qui les contrôlent un véritable avantage économique, stratégique et militaire, précise encore le rapport. 

L’Algérie mise sur l’Espagne et la Chine

Consciente de l’importance des câbles sous-marins, l’Algérie était raccordée, sur le plan international, à deux câbles sous marins de fibre optique d’une capacité de 500 gigabits pour celui d’Annaba et de 80 gigabits pour le câble d’Alger. Ces câbles ont été renforcés, avec  deux nouvelles lignes, la première reliant Alger et Oran à l’Espagne tandis que la deuxième reliera Annaba à un câble international reliant un grand nombre de capitales partant de l’Amérique jusqu’à l’Asie passant par la méditerranée.

L’Algérie qui est raccordée avec l’Espagne veut également renforcer sa liaison avec la Chine l’un de ses partenaires importants en matière des TIC. Surtout que la Chine est en train de renforcer ses connexions avec l’Ouest: l’Europe et l’Afrique. Par voie terrestre et sous-marine, la Chine étend son influence. Shenzhen devient un hub central pour relier l’Indonésie, l’Inde, les Émirats, l’Afrique (via Djibouti), les pays du contour méditerranéen et l’Europe du Nord. Dans le contexte commercial et politique actuel, les liaisons vers les États-Unis ne sont pas à l’ordre du jour. «La Chine déploie les infrastructures dont les pays émergents ont besoin. Elle apporte tout, y compris le financement», précise un expert français avec amertume dans le quotidien le Figaro. Elle a été la première à déployer un câble, baptisé Sail, entre l’Afrique et le Brésil (de Kribi au Cameroun à Fortazela au Brésil); Huawei apporte ses équipements, China Unicom est l’opérateur et Eximbank China finance le projet… moyennant notamment un accès aux zones de pêches maritimes du Cameroun.

L’Algérie a crée pour la circonstance du maintien du contact avec ses partenaires espagnols une filiale d’Algérie Télécom en Europe. Cette filiale algérienne installée à Madrid a une existence administrative qui lui offre l’autorité de négocier et d’effectuer des accords avec l’Europe pour la gestion des câbles sous-marins pour le compte de l’Algérie.

Il y a également le câble Peace (qui part de Chine vers Pakistan reliant Djibouti).  La phase 2 devrait intéresser l’Algérie en vu de diversifier ses partenaires et drainer un potentiel de 16 TB/s en complément à l’existante qui serai de l’ordre de 2TB/s pour Orval et 4,4TB/s pour Medex .
Le steering wheel devrait se faire à Valence pour gérer les flux vers le sud et surtout offrir un lieu sécurisé pour les atterrissements actuel et futur de l’Algérie au lieu de meet me room étranger . 
Les câbles ont toujours été une source de gain pour les économies développé mais ils deviennent crucial dans la cyber sécurité .

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Les chalutiers le grand danger des câbles sous-marins

 Les chalutiers sont les grands ennemis des câbles: lorsqu’ils sont pris dans les filets, le coup de pince est la solution de facilité. Les ancres sont aussi redoutables. Cent à cent cinquante câbles sont endommagés chaque année, la plupart par des pêcheurs, selon l’ONU. Les tremblements de terre et… les morsures de poissons représentent moins de 1 % des incidents.

Le 14 avril 2017 le réseau internet  a été perturbé en Algérie suite à des intempéries qui ont endommagé un câble sous-marin au niveau de la ville d’Annaba, qui relie l’Algérie à Marseille. Un autre incident a été provoqué par un bateau de marchandises.  

Les câbles sous-marins ont beau être protégés par la convention de Genève sur la haute mer de 1958 et par l’ONU, ils font l’objet de sabotage, souvent difficile à démontrer. Les câbles commerciaux figurent sur toutes les cartes marines, ils sont faciles à trouver, tandis qu’il existerait des câbles militaires non référencés et soigneusement tenus secrets. Policy Exchange alerte sur la vulnérabilité des câbles sous-marins, dénonçant même de récentes attaques russes sur des connexions sous-marines vers la Crimée, la Scandinavie et l’Atlantique.  

Les GAFA veulent leurs propres câbles

Conscients de l’importante de l’internet pour l’avenir des GAFA américains (Google, Apple, Facebook et Amazon) prennent leurs dispositions pour l’avenir.  Google déploie désormais ses propres câbles. En début d’année, il a annoncé investir dans trois nouvelles liaisons, dont une entre les États-Unis et le Chili et une autre entre l’Europe et les États-Unis, cofinancée avec Facebook et Orange. L’entrée en lice des géants américains inquiète certains observateurs notamment les chinois, qui craignent de les voir s’approprier une partie du transit des données mondiales.

Actuellement c’est l’Europe qui garde le monopole du câble sous marin Alcatel-Lucent Submarine Networks (ASN) est le numéro un mondial de la construction, de la pose et de la maintenance de câbles sous-marins. La filiale de câblage sous-marin d’Alcatel-Lucent devrait prendre son indépendance à l’issue de la fusion avec Nokia.   ASN revendique être n° 1 sur son marché est en concurrence avec l’américain SubCom, le japonais NEC, et surtout le chinois Huawei.

Salim Bey 

 

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