Benghabrit menace les grévistes de licenciement tout en prônant le dialogue
DIA-07 février 2018: La ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit a menacé les grévistes de licenciement tout en affirmant que les portes du dialogue demeurent ouvertes. En ce sens, elle a annoncé le début de l’application des procédures administratives relatives au licenciement des enseignants grévistes, ayant refusé de regagner leurs postes de travail après la décision de justice, qualifiant d' »illégale » la grève.
Pour ce qui est des mesures prises à l’encontre des enseignants grévistes, elle a affirmé lors du Forum de la Radio nationale « qu’il n’est plus question de ponctions sur salaires mais de mises en demeure avant le licenciement s’ils ne se conforment pas à la loi et refusent encore de rejoindre leurs postes de travail ».
Elle a fait savoir que le nombre d’enseignants grévistes n’a cessé de diminuer depuis le début du débrayage le 30 janvier.
Pour rappel, le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (CNAPEST) s’appuie sur deux revendications à savoir la concrétisation des procès-verbaux signés par les directeurs de l’Education de Blida et de Bejaia « sous une forte pression » relatifs au droit de mobilité non fixée dans le temps, a-t-elle ajouté affirmant que « le seul procès verbal reconnu est celui signé en 2015 et publié sur le site » du ministère.
La deuxième concerne la non ponction sur salaires « en dépit de l’anarchie et de la perturbation engendrées », la ministre a rappelé « qu’il est admis et reconnu que le salaire doit correspondre à un travail effectué », faisant état « de raisons inavouées derrière les revendications soulevées par les enseignants grévistes ».
Pour la ministre de l’Education, le CNAPEST « a exploité un droit constitutionnel » pour recourir à une grève ouverte, un concept qui n’a pas d’existence dans le code du Travail, qui lui encadre la grève, rappelant aux grévistes que « le métier d’enseignant implique l’intégrité, l’exemplarité et l’engagement ». Minimisant l’impact de cette grève, elle a estimé qu’il ne faut amplifier les choses et généraliser ce qui se produit à Bejaïa et Blida à d’autres wilayas.
Rassurant, à ce propos, les élèves et leurs parents « qu’il n’y aura pas une année blanche » et que le ministère de l’Education ne reste pas passible, Mme Benghabrit a fait état des solutions urgentes prises pour ces deux wilayas particulièrement. Elle a cité en premier le recours aux enseignants retraités qui « ont manifesté une grande disposition », d’autant-a-t-elle ajouté « qu’ils ont été victimes de rumeurs sur la suppression de la retraite proportionnelle, qui les ont poussés à demander leur mise en retraite », déplorant dans ce sens « une grande saignée ».
Le ministère a décidé de faire appel également aux enseignants figurant sur les listes de réserve, qui « seront accompagnés » de même qu’il a été demandé aux inspecteurs d’assurer les cours, a indiqué Mme Benghabrit évoquant la possibilité pour les élèves de 3ème année secondaire d’avoir accès aux cours sur le site web de l’Office National de l’Enseignement et de la Formation à distance. « Le gouvernement est mobilisé pour faire réussir les examens décisifs », a-t-elle soutenu.
La ministre a tenu à souligner que ce qui se passe actuellement n’est pas nouveau puisque le secteur a déjà vécu une telle situation au cours des années précédentes par la faute du même Syndicat, affirmant que ce dernier « doit prendre conscience que les temps ont changé et que le dialogue ne lui donne pas le droit d’imposer sa logique ». Il doit d’ailleurs cesser de verser dans « les mensonges et la désinformation », a-t-elle soutenu.
Dans le même contexte, Mme Benghabrit a affirmé que son département « n’a signé et ne signera que pour des revendications qu’il peut concrétiser sur le terrain », citant à titre d’exemple, la revendication portant sur la révision du Statut des personnels de l’Education. Elle a déclaré, à ce propos, « dès le départ, j’ai été claire et franche avec les syndicats en leur disant que l’étude de ce point ne sera pas finalisée avant 5 années au vu de la complexité de ce dossier qui concerne 48 grades « .
Par ailleurs, la ministre a indiqué que le besoin réel du secteur en enseignants est de l’ordre de 10 000 au moment où le nombre des diplômés des Ecoles normales supérieures (ENS) ne dépasse pas les 6 000 enseignants, ce qui explique le déficit enregistré dans certains établissements éducatifs, à la suite du départ massif en retraite.
Pour Mme Benghabrit, la seule solution pour le développement du secteur est la formation, ajoutant que le nombre d’instituts nationaux passera à 28 à la prochaine rentrée scolaire alors qu’il était de 11 seulement.