Présenter la guerre d’Algérie comme la première guerre entre l’Islam et l’occident aurait servi d’alibi à l’extrême droite pour renier De Gaules à travers le révisionnisme historique. A ce propos, l’historien natif de Constantine dira : « Il y a eu des gens en France qui présentaient la guerre d’Algérie comme le premier conflit entre l’Occident et l’Islam. Ceux qui parlent ainsi ne connaissent pas la réalité algérienne, encore moins, ceux qui étaient les principaux leaders indépendantistes, qui, dans leur écrasante majorité, n’étaient pas religieux et n’étaient pas certainement fondamentalistes, dans le sens qu’on donne aujourd’hui à ce mot. Mais c’est plus qu’un simple anachronisme. C’est une façon de dire, ‘nous avions raison dans la guerre d’Algérie’, le reste du monde ne nous a pas écoutés et a été contre nous ». Regardez, disent- ils, comment est le monde 60 ans plus tard … Ce fut le signe avant – coureur d’un choc des religions ».
A propos du nationalisme français, construit, en grande partie au XIXe siècle, indique Stora, « sur la base d’une république qui s’est efforcée d’apporter la lumière au monde. Alors, celui qui a résisté à cet effort civilisationnel, était nécessairement un sauvage qui devrait être dominé ou annihilé. Dans quel sens parler d’une responsabilité morale si nous étions en train d’apporter le bonheur à d’autres peuples? Même contre leur gré ».
Il a aussi dénoncé le révisionnisme historique en France, mis en garde contre la désintégration de la droite qui renie De Gaulle : « Sarkozy, l’année dernière, a écrit un article disant qu’il était contre les accords d’Evian [l’indépendance de l’Algérie], puis contre le général De Gaulle ». Il souligne que même la gauche n’a jamais connu comment lever le drapeau de De Gaulle, toujours vu comme un bonapartiste, un traditionaliste. L’historien affirme, par ailleurs, qu’abandonner l’héritage de De Gaulle c’est tendre la passerelle à l’extrême droite qui pourra dire, « vous voyez, nous avons toujours raison, historiquement parlant». Citant le livre publié maintenant en France par un idéologue de l’extrême droite, éditorialiste à BFMTV, Eric Brunet, « L’Obsession Gaulliste », (Albin Michel, 2016). Ce dernier dit qu’il faut en finir avec le général De Gaulle. Stora estime que, « lorsqu’on commence à dire ceci, qui a raison politiquement parlant? Marine Le Pen … »
S’il y avait en France des gens de la droite modérée qui peuvent contrer cela ?
Il y avait Alain Juppé, répondra Stora, mais il a été battu lors de la campagne pour les primaires de la droite. Ils l’ont présenté comme un musulman déguisé, jusqu’à l’appeler « Ali Juppé ». Et donc vient Fillon, et peu de temps après, le scandale des emplois publics de sa femme et de ses enfants. « Le grand problème politique français est cet effondrement politique et idéologique de la droite qui ouvre la porte à l’extrême droite pour arriver à l’électorat traditionaliste populaire, au patron de la taverne, au commerçant, aux religieux, même à ceux qui ont une culture française traditionnelle, gaulliste du reste. Tous ces gens se sentent trahis, non représentés et regardent vers l’extrême droite. De l’autre côté, il y a une gauche totalement divisée et qui a généré une situation complexe et sans précédent en France », explique Stora.
En ce qui concerne le processus de décolonisation, l’historien spécialiste du Maghreb, dira que, pendant longtemps, dans la base idéologique de la droite gaulliste, était l’idée que la décolonisation avait été le bon choix et qui a commencé après 1945, « la France est arrivée avec un retard important. Et il y aura deux guerres mondiales, l’Indochine (première guerre du Vietnam) et celle d’Algérie. Parfois, nous oublions que la première était beaucoup plus violente, ayant causé le double de morts parmi les français, environ 80.000. Ces guerres représentent un archaïsme français par rapport à la décolonisation. Et pourquoi? En raison de la vision que les Français et l’ensemble de la classe politique, mis à part l’extrême gauche qui était très minoritaire, avaient de cette question. Même la gauche n’a jamais compris le nationalisme. Engager une réaction contre la patrie des droits de l’homme a été considéré comme nécessairement réactionnaire. L’émergence de nouvelles nations est donc négative. Pendant longtemps, la gauche française a pensé que le nationalisme conduit inévitablement au fanatisme et à l’obscurantisme. La base du nationalisme dans les pays du Maghreb serait, de l’extérieur, forcement réactionnaire ».
A propos de la crise morale en France, laquelle a boosté les candidatures de Macron et Marine Le Pen, l’historien citant le cas Fillon comme révélateur de la corruption de l’Etat, dira, «
face à la corruption institutionnalisée, ce désarmement idéologique et historique qui paraît crédible? Marine Le Pen, bien sûr. Mais, il y a aussi Macron après tout. Il vient du monde des affaires, n’a jamais été élu à la fonction publique, et est considéré comme inconscient des schémas de la corruption des politiciens. En plus, il a l’avantage d’être jeune, parce que dans tout cela il y a un côté de la révolte générationnelle. Les jeunes ont eu assez de ces personnes âgées de 60 ans ou plus qui sont considérées comme ‘la coutume’ ».
Le fait que Macron soit issu du monde des affaires, ne veut pas dire selon Stora, lui barrer la route. Expliquant que, « c’est faux de dire comme mes amis de gauche ont dit au sujet d’Hillary Clinton, qu’ils ne voteraient pas pour elle car elle est liée à Wall Street. Et de poursuivre que, « Nous avons vu le résultat aux États – Unis. Dix millions de personnes qui avaient voté pour Obama n’ont pas voté et Trump est venu. Le monde change très rapidement et les mauvais vents soufflent de la Hongrie, de l’Autriche ou des Etats – Unis. Entre la démocratie libérale et le fascisme, pour moi, le choix est évident ; par conséquent, méfiez- vous du piège de la pureté idéologique … ».
Citant les affaires Dreyfus et Michel Foucault, en exemple de l’intellectuel critique et politiquement engagé, le professeur des universités, affirme que les jeunes émigrent s’ils se laissent séduire par la violence ou par le fondamentalisme religieux à cause du désinvestissement des intellectuels dans l’action civique. « Comment pourrait-on vouloir que les nouvelles générations trouvent des modèles de référence si, d’une part, dans la politique c’est la corruption et de l’autre, l’intelligentsia se réfugie dans l’académisme pour ne pas s’engager dans les affaires publiques? Qu’il s’agisse de l’histoire coloniale, de l’Islam en France ou de l’immigration, il y a un énorme désinvestissement, associé à une volonté de porter secours à un nationalisme français en difficulté croissante.
Yasmine Yahia
ASSIREM AMGHID
De nos jours ce raccourci vers l’Islam est une grande supercherie qu’en utilise à tout bout de champs, pour amadouer l’orgueil de ceux qui ont idéologisé cette religion (les islamistes).
Les tenants du pouvoir dans le monde dit civilisé ont besoin de ce raccourci pour maintenir les peuples dits arabes dans cette prison éternelle (l’islamisme) Mr STORA ne doit pas ignorer que les savants de l’Islam en Algérie (ULEMAS) ont ratifié les lois BLUM Violette de 1936 qui donne un statut de français musulmans, ils n’ont jamais revendiqué l’indépendance de l’Algérie idem pour les communistes.
Ce qu’ignore également Mr STORA c’est l’islamisme politique (wahhabite) à travers la confrérie de frères Musulmans n’a jamais combattue le colonialisme au contraire ce courant a été un outil précieux pour donner ces peuples dit Arabes.
Notant que les vrais peuples arabes (contrairement aux berbères d’Afrique du nord) ne se sont jamais soulevés contre le colonialisme, au contraire ils l’ont toujours accueillis avec bienveillance voir les accords Arabo – Franco – Britanniques dits « Sykes Picot » de Mai 1916.
Un autre preuve : les frères musulmans d’Egypte ont exprimé dans une Fatwa leur opposition à la nationalisation du Canal de Suez
Dionnot
Homme de gauche, Benjamin Stora, qui s’est institué lui-même spécialiste de la guerre d’Algérie, présente, la guerre d’Algérie, d’une façon partisane en ne proposant que la vision de l’extrême gauche, comme il l’avoue lui-même dans cette interview.
La réalité est bien plus complexe et, si la guerre d’Algérie à l’origine, n’est pas spécifiquement une révolte des musulmans religieux, après les purges au sein de l’A.L.N. fomentées par le seul F.L.N., les tenants de la guerre de religion contre les français chrétien s’est concrétisée par Ben Bella et Boumedienne et l’arabisation de la vie politique algérienne au détriment des berbères notamment ceux de Kabylie qui on pourtant été déterminant dans les opérations militaires de la rébellion.
D’autre part, en ce qui concerne les élections américaines il n’y a pas eu de baisse significative du nombre d’électeurs en pourcentage par rapport à l’élection d’Obama de 2012 et d’autre part, ce ne sont pas les électeurs qui élisent le président des Etats-Unis, mais les grands électeurs qui sont désignés par les électeurs selon un schéma immuable.
AGHYULNEGH
De nos jours ce raccourci vers l’Islam est une grande supercherie qu’en utilise à tout bout de champs, pour amadouer l’orgueil de ceux qui ont idéologisé cette religion (les islamistes).
Les tenants du pouvoir dans le monde dit civilisé ont besoin de ce raccourci pour maintenir les peuples dits arabes dans cette prison éternelle (l’islamisme POLITIQUE) Mr STORA ne doit pas ignorer que les savants de l’Islam en Algérie (ULEMAS) ont ratifié les lois BLUM Violette de 1936 qui OFFRE AUX Algériens un statut de français musulmans, ils n’ont jamais revendiqué l’indépendance de l’Algérie idem pour les communistes.
Ce qu’ignore également Mr STORA c’est que l’islamisme politique (wahhabite) à travers la confrérie de frères Musulmans n’a jamais combattue le colonialisme au contraire ce courant a été un outil précieux pour dominer ces peuples dit Arabes.
(*) Et puis durant la guerre d’Algérie beaucoup de chrétiens et juifs sont tombés aux champs d’honneur.
Notant que les vrais peuples arabes (contrairement aux berbères d’Afrique du nord) ne se sont jamais soulevés contre le colonialisme, au contraire ils l’ont toujours accueillis avec bienveillance voir les accords Arabo – Franco – Britanniques dits « Sykes Picot » de Mai 1916.
Une autre preuve : les frères musulmans d’Egypte ont exprimé dans une Fatwa leur opposition à la nationalisation du Canal de Suez.
Leray
Stora est un trotkyste à l’origine…C’est son droit , mais sa pensée penche nettement à l’extreme gauche…
Il suffit de lire la declaration du FLN du 1er novembre 54, pour voir que ce mouvement terroriste voulait une republique strictement islamique, ce qui n’etait pas le cas à l’epoque des musulmans…Certains ayant sauvé des juifs et chrétiens à Setif en 45….En 1962, les juifs et chrétiens ont du partir… Comme cet historien et sa famille et moi et la mienne.Cherchez l’erreur….
De gaulle a trahi tous ceux des 3 confessions qui l’ont cru en 1958…L’Algerie a envoyé en octobre 1958 30 deputés musulmans à l’assemblée…l’egalité des droits(trop tard?) ayant été accordée……D’ ou le sentiment de trahison eprouvé plus tard…De Gaulle ayant « trahi » tous ceux qui voulaient rester Français…..De cela Stora n’en parle jamais…..au contraire des Français d’Algerie encore vivants… C’est pourquoi , je ne suis pas gaulliste pour cette periode