Bensalah et Lamamra à la COP-22 : Vers un réchauffement des relations entre Alger et Rabat

DIA-14 novembre 2016: Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a désigné le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, pour le représenter à la réunion de Haut niveau, qui se tiendra ce mardi à Marrakech, en marge de la Conférence internationale sur le climat COP 22.
M. Bensalah qui était arrivé ce lundi à Marrakech, est accompagné du ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra. La désignation du numéro deux de l’Etat algérien à cette réunion dénote des bons rapports que veut imprimer le président de la République aux relations avec le Maroc.
L’Algérie aurait pu ne pas participer à cette réunion comme elle aurait pu se contenter de la participation de son chef de la diplomatie ou à la limite du ministre de l’environnement. Mais le président de la République a répondu avec beaucoup de courtoise et de doigté à l’invitation du roi Mohamed VI.
« En réponse à l’invitation qu’il a reçue de sa Majesté le roi du Maroc, Son Excellence Abdelaziz Bouteflika, président de la République, a désigné Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la Nation, pour le représenter à la réunion de Haut niveau, qui se tiendra le 15 novembre 2016, en marge de la Conférence internationale COP22, Marrakech », a indiqué le communiqué de la présidence de la République.
Il faut relever que l’Algérie a toujours plaidé pour des relations fraternelles avec le Maroc dans le cadre de sa politique de bon voisinage. L’Algérie ne fait pas l’amalgame entre la question du sahara occidental qui relève des nations unies et les relations bilatérales avec son voisin le Maroc. C’est dans cet esprit que le numéro deux de l’Etat algérien a été désigné par le Président Bouteflika.

La présence du chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamara, est également un signal fort du réchauffement des relations algéro-marocaines. Lamamra est considéré comme la bête noire de la diplomatie marocaine dans les rendez-vous internationaux. Il devra rencontrer à cette occasion son adversaire de toujours Salaheddine Mezouar, le chef de la diplomatie marocaine, qui a été installé comme par le Roi Mohamed VI comme le président de cession de la Cop 21 au Maroc. En 2015, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra avait refusé de serrer la main à son homologue marocain Salaheddine Mezouar, rencontré en marge de la réunion des ministres des AE qui se tenait à Bamako, la capitale malienne.

Ce climat des relations entre Alger et Rabat, intervient après les déclarations du Premier ministre Abdelmalek Sellal dans un entretien au quotidien saoudien basé à Londres Asharq al-Amsat, publié le   11 novembre: « L’Algérie est prête à « régler ses différends d’une manière pacifique » avec le Maroc ».  

«Le Maroc est un pays voisin et frère. Nous avons quelques désaccords en suspens. Il y a une divergence de vision. Nous préférons en Algérie une approche globale et un dialogue direct pour régler toutes les questions, d’autant qu’il s’agit de dossiers précis et notre pays est prêt à les régler d’une façon sérieuse et pacifique », avait affirmé  Sellal, qui pour rappel avait représenté le chef de l’Etat à la COP 21 de Paris. Auparavant, ce sont les ministres de l’environnement qui participaient à ce rendez-vous planétaire. 

Amir Hani