Bouhadja et Ould Abbes font partie du passé : la grande purge peut commencer au FLN
DIA- 26 novembre 2018: La «démission» d’Ould Abbes du poste de secrétaire général du Front de libération nationale a fait oublier l’épisode du président de l’Assemblée populaire nationale, Said Bouhadja. Ce dernier avait défrayé la chronique avant de s’éclipser pour être jeté dans les oubliettes. Bouhadja avait essayé de faire de la résistance et d’attirer la sympathie de ceux qui sont opposés à l’actuel Pouvoir et même ceux dont la position était non tranchée. Ces derniers avaient choisi Bouhadja et se seront démasqués, alors qu’ils se sucrent des différents avantages que leur a accordé le Pouvoir.
Idem pour Ould Abbes dont la «démission» avait démasqué ceux qui étaient plutôt ses supporters et non des fidèles au FLN. Ould Abbes, tout comme Said Bouhadja, a bien joué son rôle en soufflant le chaud et le froid afin de démasquer les adeptes de la double casquette. Il s’agit de ceux qui soutiennent l’actuel Pouvoir dans la journée et manigancent avec «l’opposition» dans la soirée.
En ce sens, les épisodes de Bouhadja et Ould Abbes auront permis d’identifier, pour ainsi dire, ceux qui sont qualifiés «d’opportunistes». Plusieurs noms ont été écartés depuis le déclenchement de la crise de l’APN puis celle du FLN. Il n’y a qu’à voir la liste du directoire du FLN pour se rendre compte de l’ampleur de la purge qui touche désormais le parti.
A présent, c’est le nouvel homme fort du Pouvoir, le président de l’APN, Mouaad Bouchareb qui est chargé de mener cette grande purge. Bouchareb qui parle au nom du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lequel est aussi président du parti FLN, se veut un rassembleur quand il tend sa main aux militants du FLN, sachant que ceux qui ont été démasqués sont écartés et ne reviendront pas de sitôt dans les rangs du parti. Bouchareb est chargé de préparer le congrès extraordinaire du FLN tout en sollicitant les anciens du parti, écartés au temps de Belkhadem et Saadani.
En homme d’Etat, Bouchareb prône l’union sacrée et se présente comme un réconciliateur et unificateur. Il prône un discours conciliant, contrairement à Belkhadem qui avait des ambitions présidentielles, Saadani qui excellait dans l’invective et Ould Abbes qui semait à tout vent des promesses non tenues sans oublier les couleuvres qu’ils lâchaient de temps à autre pour amuser la galerie.
En sa qualité de nouvelle figure du fait de sa non médiatisation, Bouchareb est ainsi poussé au devant de la scène pour dire à tout le monde que la récréation est terminée et qu’il est temps de passer aux choses sérieuses en prévision de la présidentielle de 2019. Il parle avec assurance et ne cache pas l’appui dont il bénéficie de la part du président de la République.
Amir Hani