Campagne hostile des médias français contre l’Algérie et son élection présidentielle
DIA-07 septembre 2024: Depuis quelques jours nous assistons à une campagne médiatique anti-algérienne très négative lancée par les médias français, plus particulièrement ceux proche de l’Elysée et du Quai D’Orsay. Tout a démarré, le 5 septembre 2024 par un short programme de la chaîne franco-allemande Arte « Le Dessous des Cartes » sous le titre évocateur « Algérie : un pays empêché ? ». Le sujet d’Émilie Aubry qui dure seulement 3mn32 dresse un tableau noir de l’Algérie et son gouvernement. Le sujet mélange les questions politiques, économiques et géopolitiques, sans évoquer un seul instant le volet historique entre les deux pays. La short programme se présente même en donneur sur la manière à gouverner le pays.
Un jour plus tard, c’est autour de RFI, « Radio France internationale », l’arme médiatique de la politique étrangère française en Afrique, de tirer sur l’Algérie en ciblant le candidat favori Abdelmadjid Tebboune. Pour crédibiliser son attaque médiatique, le journaliste de RFI Christophe Boisbouvier, a donné la parole à Ali Bensaad, un professeur algérien à l’Institut français de géopolitique de Paris VIII. Seulement voilà, ce dernier qui est ancien opposant issu du PAGS (Ex parti communiste algérien) qui a fui l’Algérie en 1996 et qui possède le statut de réfugié politique depuis le 8 mars 1996 suite à une condamnation à mort pour appartenance à un groupe terroriste, est complétement déconnecté de la réalité algérienne. Enfin, une boite de production française « Point du jour », a publié le 7 septembre dans la matinée sur sa page youtube, la vidéo d’un ancien documentaire sorti des archives, sur les bases pétrolières algériennes sous le titre « Travailler Sous Haute Sécurité dans les Champs de Pétrole au sud de l’Algérie ». La vidéo a été dépourvue de générique pour ne pas situer l’année de sa production. Mais ce qui est sûr et que ce documentaire français appartient à la société « Point du jour » qui a déposé son bilan en 1996 et a été racheté en 1997 par Ellipse, la filiale de production audiovisuelle de Canal+. Pourquoi donc sortir ce doc maintenant le jour d’un scrutin important en Algérie ? La question reste réponsé.
Cette configuration médiatique nouvelle des médias français est également agrémentée par une avalanche d’articles négatifs, rédigés par les plus importants quotidiens et magazines français, comme Le monde, Le figaro, l’Express, l’Humanité ou Mediapart. L’Algérie n’avait pas connu autant de haine des médias français, depuis la décennie noire et le fameux épisode politique du «qui tu qui » où la France avait déclaré la guerre médiatique à l’Algérie en accusant le pouvoir à Alger de mener une répression contre les islamistes armés.
En réalité, ce recadrage de la ligne éditoriale française sur l’Algérie a été dicté par les dernières secousses qui a touché les relations algéro-françaises. Car depuis le 25 juillet 2024, quand la France a décidé d’apporter son « soutien au plan d’autonomie sur le Sahara Occidental dans le cadre de la souveraineté marocaine », rien ne va plus entre Alger et Paris. Les relations entre les deux pays se sont sensiblement dégradées. Alger avait exprimé sa « profonde désapprobation » de la décision « inattendue, inopportune et contre-productive » et a rappelé son ambassadeur en France en réponse à la reconnaissance par le gouvernement français du plan d’autonomie marocain comme « seule base » de règlement du conflit du Sahara Occidental. L’Algérie a considéré cette reconnaissance comme une atteinte au droit international et aux processus de décolonisation appuyés par les Nations Unies. En conséquence, un chargé d’affaires a été chargé de la représentation diplomatique algérienne en France et le gouvernement algérien a décidé de réévaluer les implications de cette décision, tenant le gouvernement français pleinement responsable des conséquences qui pourraient en découler. Quelque soit l’issue de cette élection, cette campagne médiatique française contre l’Algérie n’aura aucune incidence sur le résultat du scrutin, mais creusera encore plus le fossé entre Paris et Alger.
Amir Hani