Ni CAN, ni Mondial, mais Raouraoua ne compte pas démissionner
DIA-24 janvier 2017: Le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, n’a aucune intention de démissionner à moins que les plus hautes autorités du pays lui ordonnent de se retirer. C’est malheureusement une vérité et une réalité amères !
Compte tenu des intérêts qu’offrent la FAF et le football national, Raouraoua n’est pas prêt de se retirer. Il s’accroche par tous les moyens au poste de président même s’il est désigné comme étant le premier responsable de la débâcle de l’équipe nationale au Gabon.
Le premier geste de Raouraoua pour atténuer la colère des Algériens a été de limoger le sélectionneur national, Georges Leekens en faisant croire que ce dernier a démissionné. Cependant le départ ou le limogeage de Leekens estloin d’être une solution et les Algériens sont loins d’être dupes, considérant que Raouraoua demeure le premier responsable de cette situation.
Qu’à cela ne tienne ! Raouraoua a déjà actionné ses «soutiens» pour qu’il se maintienne à la tête de la FAF. Ces soutiens sont les présidents de club qui observent un silence complice. Les présidents de club qui se sont déjàexprimé, ont considéré que Raouraoua a beaucoup fait pour l’équipe nationale en lui offrant de gros moyens, faisant observer que la responsabilité technique incombe à l’entraineur. Ce discours a été tenu par le président de l’ES Sétif, Hacen Hammar. D’autres présidents de club sont du même avis.
Ould Ali parle d’une évaluation apaisée
Le ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould Ali, a appelé à faire une «évaluation apaisée», soutenant que «tout le monde doit endosser la responsabilité de cet échec» et que la FAF «doit donner des explications au peuple».
Le premier responsable du secteur des Sports en Algérie a refusé d’endosser la responsabilité de l’élimination de l’équipe nationale à la CAN à «une partie quelconque». Au contraire, il a préféré parler des «résultats positifs des Verts lors de rendez vous précédents».
«Il est nécessaire de garder espoir et de soutenir l’équipe nationale dans les moments difficiles pour préparer l’avenir, car il est hors de question d’être des ingrats et d’oublier toutes les performances réalisées par cette équipe lors des précédentes compétitions» a-t-il dit.
Il a fait part de la détermination de son ministère à encourager la formation, comme une des solutions prônées pour garantir un «réservoir de talents» à l’équipe nationale , tout en louant les efforts des Pouvoirs publics en matière de réalisation de structures sportives de qualité.
Les Pouvoirs publics évitent de s’immiscer
Les Pouvoirs publics évitent de s’immiscer dans les affaires internes de la FAF, laquelle est une association élue relevant de la FIFA. Cette dernière interdit aux gouvernements et autres parties d’intervenir dans les affaires des associations élues qui lui sont affiliées, au risque de les sanctionner et de les exclure de toutes les compétitions footballistiques.
L’Algérie avait commis cette erreur quand l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sport, Mouldi Aissaoui, avait démis le président de la FAF, Said Amara, de ses fonctions en 1994. Said Amara n’avait pas lâché et avait pris attache avec la FIFA qui avait exigé la réhabilitation du bureau fédéral et son président, Said Amara.
Soutien indéfectible de l’AG de la FAF à Raouraoua
La FAF devrait tenir son assemblée générale ordinaire (bilan) le mois de mars prochain, au plus tard. Cette assemblée sera suivie d’une autre AG élective. Raouraoua avait déjà annoncé qu’il sera candidat pour sa propre succession pour un 3e mandat consécutif, alors qu’il en est, en tout, à son 4e mandat. Il a été élu pour la première fois en 2001 avant de céder la présidence de la FAF à Hamid Haddadj, pour revenir en 2009 et diriger la FAF jusqu’à ce jour.
Durant ces mandats, Raouraoua a modifié la composante de l’AG en y excluant les techniciens (joueurs et entraineurs). L’AG est essentiellement constituée des présidents des ligues de football de 48 ligues de wilayas, les neuf ligues régionales, des présidents des clubs de l’élite et des experts. En réduisant au maximum le nombre des membres de l’AG, le président de la FAF peut maitriser et manipuler à son aise l’assemblée générale en sa faveur.
Ainsi, c’est sous le règne de Raouraoua que les bilans moral et financier de la FAF sont adoptés en moins d’un quart d’heure. Sa réélection était intervenue par acclamation ! Raouraoua a su apaiser les débats au sein de l’AG pour anéantir toutes formes d’opposition et de critique à son encontre. Il en est de même pour les membres du bureau fédéral de la FAF qui n’osent pas dire non à Raouraoua, lequel est assuré d’être réélu à la présidence de la FAF.
Et on reparle de Courbis en équipe nationale
Raouraoua qui allie merveilleusement communication manipulation et propagande saura comment détourner les débats sur la présidence de la FAF et noyer ainsi le poisson dans l’eau quand il s’agit d’exiger son départ. Il a déjà actionné ses relais, en balançant des noms d’entraineurs à recruter. La piste Rolland Courbis est ainsi réactivée par Raouraoua qui va certainement balancer, sous couvert de l’anonymat, d’autres noms d’entraineurs étrangers. Il s’agit pour lui de détourner et de dépassionner les débats, pour permettre à l’orage de passer et d’être réélu à la présidence de la FAF.
Ni CAN, ni Mondial
Malgré toute cette mascarade, Raouraoua veut préserver ses intérêts même s’il faut continuer de saboter le football national. Malgré une élimination humiliante en coupe d’Afrique et une autre élimination annoncée en coupe du monde, le président de la FAF s’entête à rester à la présidence de la fédération, ce qui est légitime somme toute !
Toutefois, ce sont les membres de l’AG de la FAF qui vont l’élire ainsi que les hauts responsables qui vont le laisser faire à qui incombera la responsabilité de permettre à Raouraoua de continuer à nuire au football national. Sa politique du tout-professionnel et son mépris envers toutes les compétences nationales ont cassé le football algérien.
K:Abdenour