Candidature du Président Bouteflika : entre satisfaction, mécontentement et boycott
DIA-11 février 2019: Si l’annonce de la candidature du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika a suscité un soulagement chez les partis de la majorité ainsi que d’autres parties et associations de la société civile, il n’en demeure pas moins que des formations politiques se sont montrées déçues par cette annonce.
A l’évidence, la candidature du Président Bouteflika à l’élection du 18 avril prochain, a été bien accueillie par les partis de l’Alliance présidentielle qui n’avaient pas cessé d’appeler le Président à briguer un nouveau mandat. Pour ces partis, cette annonce va consacrer la continuité du processus de réformes initiées par le Président Bouteflika.
Le FLN qui a organisé un meeting populaire samedi dernier à la Coupole pour annoncer que le Président Bouteflika est son candidat, jubile après l’annonce de la candidature du chef de l’Etat. Idem pour le Rassemblement national démocratique (RND) qui a estimé que cette candidature est logique au vu du parcours du Président, «jalonné de sacrifices et d’efforts colossaux consentis au service de l’Algérie en toute fidélité et abnégation»,
Le RND prône ainsi la continuité pour l’Algérie dans la réalisation davantage d’acquis sous l’ère du Président Bouteflika. Le parti du Premier ministre, Ahmed Ouyahia s’est dit disposé à contribuer activement à la réussite de la campagne électorale en faveur du candidat Abdelaziz Bouteflika.
Le Mouvement populaire algérien (MPA) de Amara Benyounes emboite le pas au RND puisqu’il a affiché, lui aussi, toute sa fidélité et son soutien au Président Bouteflika et apporte tout son appui aux réformes annoncées dans le message à la nation du chef de l’Etat.
Le parti de Benyounes a lancé un appel à l’ensemble de ses militants pour se mobiliser derrière le candidat Bouteflika et s’est dit disposé à réussir la campagne électorale. Pour rappel Benyounes a été désigné responsable de la communication au sein du staff chargé de mener la campagne électorale du Président, dirigée par l’ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal.
Aux partis de la majorité, s’ajoutent les trois groupes parlementaires du Conseil de la nation qui ont rendu public un communiqué dans lequel ils ont salué la décision du Président Bouteflika de se porter candidat à un nouveau mandat. Ces trois groupes (Tiers présidentiel, FLN et RND) ont exprimé leur « profonde satisfaction quant à la décision du moudjahid Abdelaziz Bouteflika de se porter candidat ».
En revanche, le parti Talaie El-Houriat de l’ancien chef du gouvernement Ali Benflis s’est dit opposé à la candidature du chef de l’Etat. Benflis qui a été directeur de campagne du candidat Bouteflika en 1999, a estimé que la candidature du Président pour un nouveau mandat «fait peur car la crise politique, économique et sociale risque de s’aggraver».
Le FFS et le RCD ont carrément appelé au boycott des élections, alors que le Mouvement de la société pour la paix (MSP) tergiverse, au même titre que le Parti des travailleurs de Louisa Hanoune qui temporise pour faire connaitre sa position vis à vis des élections, sachant que la SG de ce parti n’ a raté aucun rendez-vous électoral depuis 1999.
En revanche, le Mouvement El-Islah a affirmé que la candidature du Président Bouteflika « est une réponse responsable aux appels de plusieurs partis politiques », à l’instar du Mouvement, exprimant son adhésion au contenu de son message à la nation.
Amir Hani