Cherche désespérément l’ail à 2000 DA !
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DIA-23 février 2017: Dans la foulée de la flambée des prix des fruits et légumes, l’ail vole la vedette aux légumes de mêmes qu’aux fruits exotiques puisque son prix est devenu hors de portée de la pauvre ménagère. Si le prix de la banane culmine à 800 DA, la tomate à 180 et le piment à 200 DA, le prix de l’ail a battu tous les records. Ce condiment se vend entre 1 200 et 2000 DA.
L’ail importé de Chine est cédé entre 800 et 1 200 DA le kilogramme. Il s’agit d’un produit dont la couleur change durant sa cuisson, ce qui a amené les Algériens à éviter à consommer cet ail. Le prix de l’ail importé d’Espagne avoisine les 1 600 DA, alors que l’ail d’Algérie a atteint par endroit les 2 000 DA.
Actuellement, l’ail est quasiment introuvable chez les marchands des fruits et légumes à Alger. Généralement, ils ne proposent que l’ail importé de Chine, boycotté par les Algériens malgré son prix abordable. Les marchands des fruits et légumes ont fait savoir que l’ail local ou importé d’Espagne reste introuvable au marché de gros.
Les grossistes à leur tour ont indiqué qu’ils refusent d’acheter l’ail auprès des mandataires en raison de son prix inaccessible. «Quelle sera notre marge bénéficiaire quand on achète le kilogramme d’ail à 1 200 auprès des mandataires», s’interrogent-ils. Ils affirment que ce sont ces mandataires qui ont décidé de bloquer le déstockage de l’ail pour que les prix de ce condiment s’envolent et auront ainsi la possibilité d’engranger des marges bénéficiaires importantes.
Ces mandataires veulent écouler le stock de l’ail au compte-goutte et à un prix fort, avant l’entrée sur le marché de la production de la nouvelle saison.
Il s’agit en fait d’une spéculation bien programmée, orchestrée puis entretenue de manière à tirer les prix vers le haut. «C’est la jungle», commente un commerçant, alors que du côté des ministères de l’Agriculture et du Commerce, on observe un silence total, puisque l’on refuse de communiquer de manière officielle.
Les deux départements se jettent la balle, par presse interposée, puisque du côté du ministère de l’Agriculture, on a estimé que c’est le ministère du Commerce qui devrait déployer ses inspecteurs sur le terrain. En revanche, le ministère au Commerce, on a estimé que c’est le ministère de l’Agriculture qui devrait assurer la régulation du marché.
Aussi, on ressort le sacro-saint principe de l’offre et de la demande, ce qui est refusé le président de l’Association de défense des droits des consommateurs (Apoce), Mustapha Zebdi, qui a relevé que les prix des bananes et de l’ail pour ne citer que ces produits sont stables sur le marché mondial. EN d’autres termes, il s’agit d’une spéculation et surenchère provoquées sciemment pour augmenter les prix de ces produits.
Au milieu de cette jungle, c’est le simple citoyen qui trinque et continue de souffrir de la hausse tous azimuts des prix. A ce rythme, le pire est à venir. L’ail «hachakom» à 2000 DA, pour reprendre l’expression d’une ménagère au marché Ali-Mellah du 1er-Mai. Sur les réseaux sociaux, l’ail fait le buzz. Il y est exposé aux côtés des bijoux !
Amir Hani