Création de la Confédération des syndicats algériens : Zemali au secours de l’UGTA
DIA-11 novembre 2018: Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali, a indiqué que la Confédération des syndicats algériens (CSA), regroupant 13 syndicats autonomes, n’a pas déposé une demande auprès du ministère du Travail pour un agrément. En d’autres termes, pour Zemali la création de la CSA n’est pas officialisée et risque même de ne pas voir le jour.
Le ministre a précisé qu’il n’y a «que la presse qui évoque la création du CSA», soulignant que son département «appliquera la loi». Il faut relever que la création du CSA est perçue comme une menace directe pour l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), la Centrale syndicale pro-pouvoir que dirige l’inamovible Abdelmadjid Sidi Said depuis 1997.
Quand Zemali a fait observer que «la loi sera appliquée», cela laisse entendre que des syndicats faisant partie de cette Confédération ne sont pas en conformité avec la loi en vigueur. Selon des informations recueillies auprès du ministère du Travail, il y a des syndicats qui n’ont pas tenu leurs congrès statutaires depuis plusieurs années et doivent de ce fait se mettre en conformité avec la loi. D’autres syndicats n’ont pas d’assises populaires dans la mesure où ils ne sont représentés que par leurs dirigeants, alors qu’ils ne disposent pas d’assez d’adhérents pour prétendre bénéficier du statut de syndicat.
En termes plus clairs, le ministère du Travail risque de ne pas reconnaitre le CSA et ne lui délivrerait pas d’agrément. La CSA qui ambitionne de concurrencer l’UGTA en exigeant d’ores et déjà de participer aux réunions de la tripartite, pourrait être tuée dans l’œuf.
Pour rappel, la Confédération des syndicats algériens a été créée samedi dernier lors d’une assemblée générale constitutive organisée au siège de l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (UNPEF). Les 13 syndicats autonomes qui composent la CSA représentent notamment les secteurs de l’éducation, la formation professionnelle, l’enseignement supérieur, la santé, le transport, la poste, et les imams.
Cette Confédération ambitionne de bousculer l’UGTA dans la mesure où elle se fixe comme objectifs de contribuer à la consécration de la politique du dialogue social et de la concertation, œuvrer en faveur de la solidarité, répondre aux préoccupations des travailleurs et de défendre leurs droits dans le cadre d’un dialogue constructif et contribuer par là-même à la cohésion sociale et à la stabilité du pays.
Nassim Mohamed