Débat télévisé entre les candidats : les Algériens restés sur leur faim
DIA-06 Décembre 2019: Le débat télévisé, organisé vendredi soir entre les cinq candidats à la présidentielle du 12 décembre prochain, aura été une première en Algérie certes, mais il aura laissé les Algériens sur leur faim. Il est vrai que c’est la première fois qu’un tel débat a été organisé. Il faut relever dans ce sens le respect entre les candidats et l’absence d’altercations entre eux. Le débat s’est déroulé dans un climat serein et le respect mutuel entre les différents candidats, ce qui est à leur honneur.
Toutefois, les cinq postulants à la magistrature suprême ont commis l’erreur de s’exprimer en arabe classique qui n’est pas compris et maîtrisé par tous les Algériens. A l’exception probablement de Abdelaziz Belaid qui s’est exprimé tantôt en arabe classique, tantôt en arabe dialectal, les autres candidats ont usé d’un langage qui n’est pas accessible à tous les Algériens. Il s’agit d’une erreur dans la communication des cinq candidats qui auraient du s’exprimer dans un langage que comprennent tous les Algériens des différents âges et catégories.
Des réserves sont également émises sur les questions posées aux candidats. Il s’agit dans l’ensemble de questions routinières et manquant d’agressivité. A ce titre, le volet de la justice n’a pas été abordé de manière détaillée, alors que le procès d’anciens hauts responsables fait l’actualité en ce moment.
Pis encore, il y a eu confusion entre la diplomatie et la récupération de l’argent détourné durant les 20 dernières années. Aussi, les questions posées n’ont pas abordé l’opposition, alors que les cinq candidats auraient pu donner des arguments à même de convaincre les opposant à l’élection présidentielle d’aller voter le du 12 décembre prochain.
Pour ce qui est de l’économie, force est de constater que les cinq candidats ont donné l’impression de ne pas maîtriser pas ce volet dans la mesure où ils n’ont pas avancé des chiffres et se sont contentés des généralités.
Toutefois, on pourrait mettre ces imperfections sur le compte de l’inexpérience car c’est la première qu’un tel débat est organisé. La démocratie est sortie vainqueur de ce débat qui aurait pu être d’un niveau meilleur si les questions étaient un peu plus incisives et posées en arabe dialectale. A cet effet, les difficultés éprouvées par une journaliste à lire les questions en arabe classique, dénote que c’est une langue non maîtrisée par tout les Algériens !
Amir Hani