Décès de Said Sellami, un vétéran de la photo et beau frère de Ben Bella
DIA-13 février 2018: L’ancien photographe d’El Moudjahid, M. Saïd Sellami, est décédé à l’âge de 74 ans, a rapporté ce matin le quotidien gouvernemental. Né le 18 décembre 1944, il avait travaillé à El Moudjahid du 1er juillet 1967 au 30 avril 1997. Il était également le frère de Zohra Sellami, la femme du président Ben Bella. Malgré cette proximité familiale, il n’a jamais utilisé ce lien de parenté pour en tirer profit. C’était un homme de principe et d’intégrité.
Saïd Sellami fait partie des pionniers des photographes de presse, métier auquel il s’est exercé au sein du Club photo de la jeunesse du FLN, avant d’effectuer un stage à l’École du Centre national du cinéma. Il portait toujours sur lui en sortant son premier appareil photo, un Rolleiflex 6×6, qui lui a coûté à l’époque plusieurs mois de salaires. Avec son fort accent français et sa pipe, beaucoup de gens le prenait pour un touriste.
El Moudjahid lui a consacré un portrait en 2015, à l’occasion de la Journée nationale de la presse et lui avait déjà consacré un article intitulé «Saïd Sellami, reporter troubadour», sous la plume de Meriem Zenati.
Ses premiers clichés étaient consacrés aux premiers combats de boxe à la fin des années 1960, à la salle Atlas. Puis lors du Festival panafricain en 1969, lors duquel il a pu figer l’image de Miriam Makeba, avant d’être présent en 1973 à la rencontre des Non-Alignés, et en 1978 aux les jeux Africains. Au cours de sa carrière, il a sillonné les coins les plus reculés du pays.
Said Sellami a reçu le premier prix du concours de la photo artistique de la ville d’Alger. En 1994, ilse rend à Genève, pour dévoiler des photos à l’exposition intitulée «SOS Casbah», et l’UNESCO les a toutes achetées. Même à la retraite, il s’adonnait toujours à sa passion. Il était pour la photo artistique et le jeu de l’ombre et de la lumière. Il était contre la photo spectacle, surtout sur les derniers appareils numériques car dit-il n’apportait aucune construction de l’image. C’était un amoureux fou de l’argentique et du grand angulaire.
Très affecté par le décès du photographe de presse et ancien photographe du journal El Moudjahid, Saïd SELLAMI, le ministre de la Communication, Monsieur Djamel KAOUANE, présente, à l’ensemble de sa famille, ses sincères condoléances, et l’assure, en cette douloureuse circonstance, de son soutien et de toute sa sympathie.
Said Sellami habitait mon quartier le Telemly, j’avais à plusieurs fois échangé avec lui des avis sur la photo et notamment sur l’art. Sa disparition est une grande perte pour la profession. Dommage qu’il n’a jamais exposé ses photos dans une exposition ou présenté dans un livre.
Suite à cette douloureuse circonstance, la rédaction de DIA, présente à la famille du défunt et à ses proches ses sincères condoléances.
Salim AGGAR