Décret Trump concernant les 7 pays musulmans: Panique dans les aéroports
DIA-29 janvier 2017: La famille irakienne qui est arrivée de la ville d’Erbil en Irak à l’aéroport international du Caire, a été empêchée de prendre l’avion de la compagnie EgyptAir sur le vol 985 à destination de New York, enregistrant ainsi, le premier cas de l’application du décret très décrié du président américain Trump, interdisant aux ressortissants de sept pays (dont l’Irak) l’entrée sur le territoire des Etats Unis. Cette famille devrait rentrer à Erbil, aujourd’hui dimanche sur le vol 636, selon le journal El Yaoum Essabi. Ainsi, Fouad Cherif Souleymane et sa femme Irdhoua Lekouider et leurs enfants Iyad Chad et Nebiaa, sont les premiers cas de la mise en œuvre de cette interdiction laquelle a exclu les porteurs de visas diplomatiques et les officiels qui travaillent pour des institutions internationales. Une source sécuritaire a affirmé audit journal, que les autorités de l’aéroport du Caire n’ont reçu aucune notification de la part des Etats Unis, leur signifiant d’interdire le voyage des ressortissants des sept pays vers son sol et que les autorités de l’aéroport n’ont pas le droit d’empêcher quiconque de voyager, sauf dans le cas où une personne est sous le coup d’une décision judicaire ou si elle est recherchée par Interpol. Cela peut se faire aussi suite à une demande claire d’un pays d’empêcher certaines nationalités ou personnes bien déterminées d’atteindre son territoire. Sous quelle base on a empêché cette famille de voyager ? La même source indique que les services de sécurité des autorités aéroportuaires américaines ont l’habitude d’entrer en contact avec les compagnies qui organisent des vols directs vers les Etats Unis, pour avoir des informations concernant le nombre de voyageurs , leurs noms et leurs nationalités avant que l’avion ne décolle de l’aéroport concerné pour donner leur consentement ou non sur l’entrée d’une personne sur ses terres. Et c’est ce qui est arrivée pour cette famille irakienne pour laquelle un refus a été signifié.
Le chaos gagne tous les aéroports
Les aéroports ont vécu, hier samedi, une perturbation totale, quelques heures après la décision de Trump. Des voyageurs possédant la fameuse Green Card, ont été refoulés. Ainsi une iranienne a été interdite de prendre l’avion vers les Etats Unis à partir de l’aéroport de Dubai, bien quelle possède une carte de séjour définitive, son père étant résidant aux Etats Unis. En Hollande, une compagnie aérienne a empêché 7 voyageurs de prendre l’avion. Ces derniers étant concernés par la décision de Trump. Par ailleurs 5 réfugiés irakiens et un yéménite possédant des visas d’entrée aux Etats Unis ont été empêchés de prendre l’avion au niveau de Cairo Airport, et ont été extradés vers leurs pays. Reuters a indiqué que des réfugiés ont été interceptés à leur arrivée aux Etats Unis, l’un deux a été relâché selon une chaîne arabe.
Réactions des pays concernés
Dans une première réaction, Téhéran a décidé d’appliquer le principe de la réciprocité. Pour sa part le Soudan a exprimé son regret du fait qu’il figure dans cette liste des 7 pays interdits. L’Iran, par le biais de son ministère des affaires étrangères a affirmé qu’elle conserve son droit de riposter aux décisions du président américain, dans le cadre de l’annulation des conventions bilatérales et multilatérales. Estimant que cette décision, bien que provisoire, est une atteinte claire au monde musulman, spécialement au grand peuple iranien. Cette décision, selon le ministère des affaires étrangères iranien, est un cadeau offert aux extrémistes et aux terroristes, bien quelle vient dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la protection du peuple américain.
Décret Trump anti-réfugiés: des associations de défense des droits attaquent en justice
Plusieurs associations de défense des droits civiques américaines, dont la puissante ACLU, ont attaqué samedi en justice le décret de Donald Trump interdisant l’accès aux Etats-Unis de ressortissants de plusieurs pays musulmans.
La plainte contre le président Trump et le ministère de la Sécurité intérieure a été déposée samedi matin devant un tribunal fédéral de New York par l’American Civil Liberties Union et d’autres associations de défense des droits et des immigrés, qui exigent notamment la libération de deux citoyens irakiens interpellés vendredi soir à l’aéroport JF Kennedy sur la base du décret qui venait à peine d’être promulgué.
Selon le texte de la plainte, les deux Irakiens interpellés à l’aéroport de JFK sont détenteurs de visas leur permettant d’entrer légalement aux Etats-Unis, qui attestent que les autorités américaines ont estimé qu’ils ne représentaient pas de menace pour les Etats-Unis.
Les associations demandent à ce qu’ils soient relâchés et qu’ils puissent au moins exercer leur droit à déposer une demande d’asile aux Etats-Unis pour éviter d’être renvoyés en Irak, où ils ont de bonnes raisons de craindre pour leur sécurité.
Les associations demandent plus globalement à ce que cette plainte soit considérée comme une action en nom collectif pour toutes les personnes dans le même cas qui pourraient être retenues dans des aéroports américains.
Des associations de défense des immigrés ont également lancé samedi un appel à manifester au terminal 4 de JFK, rapidement relayé sur les réseaux sociaux.
Deux représentants démocrates de New York au Congrès, Jerry Nadler et Nydia Velasquez, se sont également rendus sur place pour essayer d’avoir accès aux Irakiens, selon Camille Mackler, une responsable de l’association New York Immigration Coalition, qui participait à la manifestation.
Yasmine Yahia