Dénonçant la colonisation de l'Algérie : Macron persiste et signe - DIA
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Dénonçant la colonisation de l’Algérie : Macron persiste et signe

DIA-10 mars 2017: Invité, jeudi dernier, de l’émission « La Fabrique de l’histoire » de la chaîne satellitaire française France Culture, Emmanuel Macron, président du mouvement « En marche ! » et candidat à l’élection présidentielle d’avril prochain, a maintenu ses propos sur le caractère criminel de la colonisation. Et ce, même s’il les a quelque peu tempérés. A l’évidence, du fait de la proximité de l’échéance électorale précitée et des pressions qu’il ne cesse de subir depuis ses déclarations, sur le même thème, faites lors de sa visite à Alger, le mois dernier. « Je ne dis à aucun moment que toutes celles et tous ceux qui ont eu à voir avec la colonisation sont des criminels contre l’humanité », a-t-il, en effet, répondu au journaliste qui l’interrogeait sur lesdites déclarations, dans le clair souci d’en atténuer, par une meilleure clarification de leur contenu, les effets. Sauf qu’il n’a pas manqué, cette clarification faite, de préciser que « des faits qui ont été commis dans ce cadre (celui de la colonisation) relèvent de cette notion (celle de crimes contre l’humanité) aujourd’hui ». Enfonçant davantage le clou, il a ajouté, dans une pique adressée à tous ceux qui s’opposent, dans son pays, à  l’ouverture de ce macabre dossier, que « c’est cette espèce d’écrasement d’une notion sur tout ce qui a touché à la colonisation qui est une immense erreur ». Pour rappel, ce n’est pas la première fois qu’Emmanuel Macron a défendu ses positions sur la colonisation, exprimées à Alger, en février dernier. Il l’a également fait dans un entretien accordé, le 17 février dernier, soit trois jours après ses déclarations d’Alger, au journal Le Figaro, porte-parole avéré de la droite française et des nostalgiques de « l’Algérie française ». Le fondateur et président du mouvement « En marche ! » avait alors fait remarqué que « la polémique » suscitée par ses propos « dit beaucoup de l’Etat dans lequel la France s’enferme : une espèce de passion mauvaise pour l’Histoire, qui consiste à n’en voir qu’une partie…». Une lecture, faut-il le dire, loin d’être partagée par ses détracteurs, qui ne se recrutent pas que dans les milieux de la droite et de l’extrême-droite. Un haut responsable du parti socialiste l’a, en effet, ouvertement accusé, il y a quelques jours, de n’avoir, en tenant de tels propos, que des visées électoralistes : « Il cherche les voix des quartiers », a déclaré celui-ci au quotidien « Le Parisien » ; rejoignant, ce faisant, le chorus d’indignation qui s’est élevé dans les milieux précités contre ses déclarations d’Alger sur la colonisation comme étant un crime contre l’humanité. Même si les propos d’Emmanuel Macron ne sont pas dénués des visées électoralistes que ses détracteurs lui prêtent, il n’en demeure pas moins vrai, en revanche, qu’ils ouvrent une sérieuse brèche dans l’unanimisme officiel qui a jusque là prévalu dans les positions de la France sur son passé colonial. Une brèche qui ne peut être accueillie qu’avec satisfaction de ce côté-ci de la Méditerranée où ce passé a laissé des traces indélébiles dans la chair et la mémoire des Algériens.

Mourad Bendris

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