Un député FN s’oppose à l’indemnisation des victimes algériennes de la guerre d’Algérie
DIA-21 février 2018: Une semaine après la décision du Conseil constitutionnel Français d’étendre le droit à des pensions aux victimes d’actes de violence pendant la guerre de libération algérienne à l’ensemble des personnes qui résidaient alors dans le pays, quelle que soit leur nationalité, le Front National, parti français d’extrême droite a réagi à travers une question de son élu à l’Assemblée.
En effet, c’est le député, vice-président du FN M.Louis Aliot, dans une question écrite adressée au ministre français des armées mardi le 20 février, qui a accusé l’Algérie de détenir des otages français en citant une interview du défunt président algérien Houari Boumediène : « Le 26 janvier 1971, le président de la République algérienne reconnaît dans le journal L’Éclair que son État détient un grand nombre d’otages français. Il (Houari Boumediène, NDLR) indique en outre dans cette même interview : « pour obtenir la libération de ces otages, il faudra y mettre le prix » » a t-il écrit.
M. Louis Aliot qui est en même temps compagnon de la présidente du FN, Marine Le Pen qualifie ladite décision du Conseil Constitutionnel d’une « nouvelle blessure sur des plaies encore béantes, puisqu’il s’agit pour eux d’indemniser leurs propres bourreaux.». Il revendique dans sa question écrite « le principe de réciprocité » et se demande si l’Etat Algérien va « indemniser les blessés et les ayants droits des disparus et des morts à compter du 5 juillet 1962 ? ».
Le vice-président du Front National ira jusqu’à énuméré les présumés disparus et victimes françaises de la guerre de libération algérienne :« À ce jour, selon certains experts et les services de l’État, les disparus civils peuvent être estimés jusqu’à près de 3 000 citoyens français dont près de 2 300 après la signature des accords d’Évian.» et oubliant le million et demi de martyrs et de disparus.
Sachant que la décision du Conseil constitutionnel s’étend aux ayants droits des victimes et des blessés non français, le député demande également à la ministre d’indiquer à la représentation nationale, l’estimation du coût sur le budget de l’État de cette décision.
Louis Aliot s’en prend à la jeunesse maghrébine
Le même député extrémiste s’est exprimé dans l’émission “Bourdin Direct”, le vice-président du Font National et député des Pyrénées Orientales Louis Aliot a accusé l’Algérie, le Maroc et la Tunisie “de laisser crever leur jeunesse”. Avant de fustiger ces trois pays du Maghreb, Louis Aliot a commencé par poser une question à Bourdin: “Est ce que vous savez, aujourd’hui, quels sont les pays qui nous envoient le plus d’immigration?” Louis Aliot répond aussitôt: “Le Maroc, l’Algérie et la Tunisie “C’est quand même extraordinaire, trois anciennes colonies françaises dont une a voulu l’indépendance et qui aujourd’hui se fait professionnelle de la migration. Que ces gens-là s’occupent de leurs pays! Ils ont des richesses incroyables! Ils ont du pétrole, ils ont du gaz!Ils sont en train de faire crever leur jeunesse et en plus maintenant, ils nous envoient de l’immigration”. Des propos démagos venant un élu du peuple français oubliant au passage que c’est grâce à l’immigration que la France a été bâtie durant les années 70 et 80.
Amir Hani