Les derniers instants de vie d’un SDF mort sous terre à Bab El Oued (Photos)

DIA-05 août 2017: Ça devait être un reportage sur le parcours d’un sdf, ça s’est transformé en images d’adieu d’un laisser pour compte. Le Photographe et reporter Ramzi Boudina, passe son temps à prendre des photos des gens, des passants, des personnes ordinaires ou hors du commun, il prit en photo un SDF en 2014, qui se ballade sur le boulevard Mira. Son instinct de reporter, l’a conduit à suivre le SDF à sa cache, un canal d’évacuation qui lui sert d’abri. Le photographe qui habite pas loin du lieu suit avec son objectif le SDF de 2014 à 2016. Il est devenu son personnage favori. Il est totalement envahi par l’histoire de ce SDF. 

Dans son post sur sa page facebook il le décrit: « Il n’as pas de nom, ni de prénom, il était gentil et intelligent, je l’ai connu et pris en photo depuis des années, il a vécu toute sa vie sous terre dans les canaux d’évacuation à Bab El Oued. »

Depuis quatre jours, le SDF n’a plus donné signe de vie, c’est le photographe lui même qui alerta les services de la police, après avoir constaté une mauvaise odeur se dégageant de la cache du SDF. Même les passants n’ont pas pris la peine d’alerter les services concernés.       

A leur arrivée sur place, les services de la police et de la protection civile, n’ont pu que constater la triste réalité. Le SDF est décédé et son corps commençait à se décomposer à cause de la forte chaleur, qui a sévi ces derniers jours dans la capitale. 

Le photographe continue son métier de reporter et capte les instants de l’arrivée de la protection civile et le moment de la récupération du corps, bouclant ainsi une histoire de misère qui s’est terminé dans le drame.  D’ailleurs les photos ont servi à la police pour l’identification de cette personne qui n’avait aucun papier sur elle. 

C’est le triste sort d’un SDF qui a vecu dans les entrailles de la capitale, totalement abandonné par la société et les services concernés. Ils sont des dizaines à vivre comme cet homme et qui un jour disparaîtront dans l’indifférence presque générale.   

Les images de Ramzi ont le mérite de faire prendre conscience aux citoyens et aux responsables de la capitale de l’urgence de la prise en charge de ces laisser-pour-comptes et de leur donner une nouvelle chance dans la vie.  

Salim AGGAR