DIA-15 décembre 2019: Des entreprises nationales publiques ont été chargées d’octroyer des aides financières aux clubs de football des Ligues 1 et 2, a-t-on appris auprès du ministère de la Jeunesse et des Sports. Ces entreprises qui seront des actionnaires majoritaires au sein de ces clubs (plus de 50% des actions), délivreront à chaque club de Ligue 1 une aide de 15 milliards de centimes (150 millions DA) et 10 milliards de centimes pour chaque club de Ligue 2.

La décision a été prise par le gouvernement de Nouredine Bedoui. Actuellement, des entreprises nationales sont désignées pour «aider» les clubs de football. On espère toutefois que le nouveau Président, Abdelmadjid Tebboune, annule cette décision qui contraste avec la situation financière du pays.

La décision du gouvernement Bedoui suscite moult interrogations compte tenu de la situation financière de plus en plus difficile du pays et par conséquent des entreprises nationales. En ce sens, des entreprises arrivent difficilement à assurer les salaires de leurs employés. Les augmentations des salaires sont également gelées en raison de ces difficultés financières.

La décision du gouvernement d’octroyer des milliards de centimes aux  clubs de football pour que les présidents de club les dépensent dans les salaires des joueurs, relève d’un véritable scandale. Les joueurs perçoivent des salaires mirobolants au moment où de jeunes universitaires et des employés perçoivent des salaires modiques pour ne pas dire de misère, à l’exemple des jeunes recrutés dans le cadre du dispositif  «emploi des jeunes».

Il faut relever que les clubs de football ont englouti des milliards de dinars depuis l’instauration du professionnalisme en 2010 en Algérie. Ces milliards ont été carrément détournés et n’ont pas servi au développement du football.

Dix ans après l’instauration du professionnalisme, l’équipe nationale est toujours composée de joueurs formés à l’étranger et le championnat local est d’un niveau quelconque. Pis encore, les clubs algériens qui ont dilapidé l’argent du contribuable, ne sont pas tenus de rendre des comptes sur la destination prise par l’argent de l’Etat.

A titre d’illustration, des aides financières avaient été dégagées en faveur des clubs pour l’achat des autobus devant servir au transport des joueurs. Plusieurs clubs avaient détourné cet argent sans qu’ils ne rendent compte.

Le même scénario risque de se produire avec les aides qui seront octroyées aux clubs, lesquels poursuivront ainsi la dilapidation de l’argent du contribuable. C’est dire que le football et le sport d’une manière générale ont besoin d’un véritable Hirak en cette période de lutte implacable contre la corruption.

Nassim Fateh