Un dirigeant canadien à la tête d'Air France-KLM - DIA
34769
post-template-default,single,single-post,postid-34769,single-format-standard,qode-listing-1.0.1,qode-news-1.0,ajax_fade,page_not_loaded,,qode_grid_1400,footer_responsive_adv,hide_top_bar_on_mobile_header,qode-content-sidebar-responsive,transparent_content,qode-theme-ver-12.0.1,qode-theme-bridge,bridge,wpb-js-composer js-comp-ver-4.12.1,vc_responsive

Un dirigeant canadien à la tête d’Air France-KLM

DIA-17 août 2018: Le Canadien Benjamin Smith, numéro 2 d’Air Canada, a été nommé jeudi directeur général d’Air France-KLM, une « chance » pour le groupe aérien en crise, selon Paris, tandis que les syndicats français critiquaient l’arrivée d’un étranger mais que les pilotes néerlandais s’en disaient « très heureux ».

Cette nomination intervient après plus de trois mois de recherches ardues de l’homme providentiel qui pourrait donner un nouvel élan au groupe après le départ fracassant le 4 mai de son PDG Jean-Marc Janaillac, désavoué par une consultation du personnel sur un accord salarial. 

« C’est une chance pour Air France-KLM d’attirer un dirigeant de cette dimension qui dispose d’une importante expérience acquise au cours des 19 dernières années passées chez Air Canada, d’un sens du dialogue et d’une grande capacité de transformation », ont estimé les ministres français de l’Economie Bruno Le Maire et des Transports Elisabeth Borne.

Jean-Marc Janaillac a adressé via Twitter dans la nuit de jeudi à vendredi « tous (ses) voeux de succès » à son successeur, « grand professionnel du transport aérien ».

Le Canadien, âgé de 46 ans, prendra la direction générale exécutive du groupe « au plus tard le 30 septembre 2018 ». 

M. Smith « sera chargé en priorité de redynamiser Air France, de donner une profonde impulsion stratégique au groupe, et de travailler avec les équipes à une nouvelle approche managériale », selon l’entreprise.

La compagnie Air France traverse une grave crise sociale depuis plusieurs mois, liée à des revendications salariales et marquée par 15 jours de grève entre février et juin qui ont coûté 335 millions au groupe.

Selon une source proche du dossier, le salaire proposé à M. Smith a été considérablement revalorisé par rapport à celui que touchait M. Janaillac. Le groupe Air France-KLM s’est refusé à tout commentaire à ce sujet.

Jeudi matin, l’intersyndicale d’Air France, qui a mené la grève, avait dit sa plus ferme opposition à la nomination d’un « dirigeant étranger », soupçonnant que sa candidature soit « poussée par un groupe industriel concurrent », en référence à Delta Air Lines. 

La compagnie américaine est entrée au capital du groupe, tout comme China Eastern, à l’automne dernier. Elles détiennent chacune 8,8% du capital, au côté de l’Etat français (14,3%) et des employés (3,90%) notamment.

– Menaces de grèves –

Après l’annonce de la nomination, Karim Taïbi, du syndicat français Force ouvrière (FO), a dit à l’AFP attendre de Ben Smith qu’il « résolve immédiatement le conflit sur les salaires ». « L’intersyndicale est prête à négocier très très rapidement avec M. Smith », a-t-il assuré. M. Taïbi, dont le syndicat est hostile à l’arrivée du dirigeant canadien, s’est dit « dubitatif sur le dialogue social nord-américain ».

De son côté, Christophe Dewatine, secrétaire général du syndicat français CFDT, a souligné que c’était la « première fois de son histoire » qu’Air France allait avoir « un dirigeant non-issu du groupe et non français ». « On attend de voir quelle est sa feuille de route, son projet. On ne connaît pas ses qualités, ni ses défauts », a ajouté le syndicaliste.En revanche, le syndicat néerlandais de pilotes VNV s’est montré nettement plus chaleureux, son porte-parole Joost van Doesburg affirmant à l’AFP que son organisation était « très heureuse » que le groupe ait enfin un nouveau patron, notant qu’il « a beaucoup d’expérience dans une compagnie de bonne renommée, c’est un plus ».

M. Smith arrive avec la réputation d’un homme de dialogue. Il a créé en outre la low-cost du groupe canadien, Air Canada Rouge. 

Cité dans le communiqué, il s’est dit « très confiant dans la capacité du groupe à devenir dans les prochaines années l’un des premiers acteurs mondiaux du secteur ». 

« Je souhaite gagner la confiance et le respect des équipes d’Air France-KLM pour que nous travaillions et réussissions ensemble dans cette industrie fortement compétitive et en évolution très rapide », a-t-il ajouté.

Le groupe franco-néerlandais est soumis à une très vive concurrence de la part des compagnies du Golfe très agressives sur les prix et le service, et des nouvelles compagnies low-cost long-courrier.

Le nouveau dirigeant du groupe aura fort à faire pour ramener la paix sociale au sein de la compagnie française alors que la menace de nouvelles grèves plane.

Dimanche, Philippe Evain, président du premier syndicat de pilotes d’Air France, a demandé dans une interview au Parisien la reprise par le futur patron de la négociation avortée avec l’intersyndicale, menaçant de « 15 jours de grève ». 

0Shares