Les dix personnalités politiques qui ont marqué l’année 2018
DIA-19 Décembre 2018: Dans le cadre de nos classements des personnalités algériennes, voici les 10 personnalités politiques qui ont marqué l’année 2018, avec l’entrée sur la scène de Mouad Bouchareb, le nouveau patron du FLN.
1- Ahmed Ouyahia, l’homme du président
Alors que certains le donnaient comme mort politiquement et d’autres, démissionnaire, le Premier Ministre Ahmed Ouyahia est toujours resté l’homme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Depuis sa nomination au poste de premier ministre, Ahmed Ouyahia a obtenu les pleins pouvoirs pour gérer le pays. Tout passe par lui pour une validation : de la politique économique du pays, à la Communication en passant par les dossiers stratégiques de l’industrie et de la politique sociale et internationale.
Du temps où il occupait le poste de chef du Gouvernement durant l’ère de Bouteflika en 2003, Ouyahia n’avait pas autant de cartes blanches pour gérer le pays. Il n’avait que le volet économique et le suivi des dossiers du programme du président. Présenté comme l’homme « des missions délicates » Ouyahia assume bien son job et a récupéré du président Bouteflika tous les pouvoirs afin de tenter de redresser le pays. Vraisemblablement le Premier Ministre s’est doté du pouvoir de président pour assurer sa mission.
Depuis son retour aux affaires politiques du pays, Ouyahia est plongé dans les dossiers urgents. Il n’est pas un quart de Premier Ministre mais un chef de l’Exécutif complet qui a pour mission de mener le pays sur la bonne route et l’éloigner le plus possible de la crise qui le menace. Contrairement à d’habitude, Ouyahia a une nouvelle mission : représenter le président dans des sommets internationaux. En novembre dernier Le Premier Ministre, a pris part, à Palerme, à une réunion restreinte organisée par l’Italie, en préparation de la Conférence de Palerme sur la Libye. Cette réunion qu’a présidée le Président du Conseil des Ministre italien, M. Giuseppe Conte, a enregistré la participation des Présidents tunisien M. Beji Caid Essebsi et Égyptien M.Abdelfattah Al-Sissi, du Premier Ministre russe M. Dmitri Medvedev, du Président du Conseil européen M. Donald Tusk, du Ministre des Affaires étrangères français M. Jean Yves Le Drian, et du Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour la Libye, M.Ghassane Salame. Ouyahia a bien su tirer son épingle du jeu.
En Novembre dernier, le président de la République le désigne Ouyahia pour le représenter à Paris aux cérémonies commémoratives du centenaire de l’Armistice de la première guerre mondiale, en réponse à l’invitation du Président français Emmanuel Macron. Le Premier ministre a pris part aussi au Forum des chefs d’Etat et de gouvernement sur la paix. Ouyahia s’est surtout illustré durant cette année aussi comme un fin diplomate quand il alla serrer la main le roi Mohamed VI, lors du sommet France Afrique d’Abidjan sous le regard admiratif de Macron. Décidément l’année 2018, est celle d’Ouyahia.
2- Le Ministre Abdelkader Messahel, compétence et fidélité
Doté d’une expérience régalienne forte de 47 ans sur les crises régionales, l’Afrique, la lutte antiterroriste, la dé- radicalisation, le vivre ensemble en paix et les grands dossiers stratégiques internationaux qu’il a eu à gérer durant son parcours et où il a su démontrer sa solidité, le Ministre Abdelkader Messahel est l’un des rares poids lourds politiques de l’équipe gouvernementale d’Ahmed Ouyahia à avoir su interagir positivement sur les réseaux sociaux et à se lancer depuis presque deux ans sur la toile, jusqu’à devenir la personnalité algérienne la plus représentée et la plus suivie, à l’international, par des personnalités et des institutions de renommée mondiale.
En offrant de la compétence, de la crédibilité et des contacts de haut niveau, il a été choisi, à Dubaï, le 10 décembre 2018, homme politique arabe pionnier des réseaux sociaux. Une distinction qu’il n’a pas manqué de dédier au Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, Chef de la diplomatie algérienne.
Sous l’ovation des 650 participants réunis dans le centre commercial mondial de Dubaï, une journaliste algérienne, venue spécialement pour lui, avait la gorge nouée et les larmes aux yeux. «Oui, monsieur le ministre, je suis venue pour vous féliciter. Je suis très émue. Ce prix de Dubaï écrit l’histoire», a-t-elle reconnu peu après la cérémonie. D’où l’émotion du digne fils d’El Bayadh qui ne cachait pas, dès sa nomination en tant que Ministre des Affaires étrangères, en 2017, vouloir peaufiner son style et honorer la diplomatie algérienne, en faisant sienne la sagesse légendaire de Si Abdelkader El Mali.
3- Mouaad Bouchareb, le nouvel homme fort du FLN
Le nouvel homme fort du Pouvoir qui est en train de s’imposer ou d’être imposé sur la scène politique nationale, Mouaad Bouchareb en l’occurrence est sur tous les fronts. Depuis qu’il a été élu président de l’Assemblée populaire nationale (APN) en remplacement de Said Bouhadja, Bouchareb est très sollicité. Et pourtant Bouchareb a été élu in-extrémis à la députation comme représentant de la wilaya de Sétif. Il était classé à la 6eplace dans la liste du FLN et n’a pu être repêché qu’à la dernière minute sur une instruction que Saâdani ne pouvait pas refuser et qu’il avait exécutée.
Après avoir reçu le «quitus» du président de la République Abdelaziz Bouteflika à l’occasion de la commémoration du déclenchement de la glorieuse Révolution de Novembre 1954, Bouchareb a été reconnu par le vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), le Général de corps d’Armée, Gaid Salah qui l’avait invité à la cérémonie qu’il avait présidée à l’occasion de la fête du 1erNovembre.
Bouchareb a confirmé qu’il était l’homme fort du Pouvoir quand il a précisé dans son discours à l’APN, à l’issue de l’adoption de la Loi de finances 2019 que «c’est sur instruction du chef de l’Etat que l’Etat s’engage à répondre aux aspirations sociales du citoyens, à promouvoir la croissance et créer de l’emploi».
Dans le même sillage, le nouveau président de l’APN dirigera provisoirement le Front de libération nationale, présidé par le président de la république, Abdelaziz Bouteflika. Bouchareb remplace ainsi Djamel Ouled Abbès qui n’est plus secrétaire général du parti du Pouvoir.
Homme de dialogue et de communication, Bouchareb a déjà reçu les anciens du FLN, à savoir Abdelkrim Abada, Salah Goudjil, Saliha Djeffal, Abdelaziz Belkhadem et Abderahmane Belayat. Il ne restait que Amar Saâdani pour compléter la liste des anciens du FLN.
4- Nouredine Bedoui, un ministre de l’intérieur calme et dévoué à l’Etat
Noureddine Bedoui, est sans doute Le ministre de l’Intérieur, des collectivités locales et de l’Aménagement du territoire le plus charismatique et le plus médiatisé que tous les ministres du secteur qui se sont succédés ses dernières année au Palais du Gouvernement.
A bientôt, 58 ans, l’actuel ministre de l’intérieur, qui a survécu aux secousses dans quatre gouvernements. Pour beaucoup d’observateurs, le role de Nouredinne Bedoui dans la stabilité au cœur des quatre gouvernements nommés en moins de deux ans n’est plus à démontrer. Sous ses airs avenant et aimable se dissimule un véritable homme à poigne qui n’hésite pas à désigner les responsabilités. Toujours dans avec un esprit calme mais dévoué à l’Etat.
Depuis qu’il est à la tête du secteur, il a réalisé des prouesses qu’aucun ministre n’a réussi à franchir.
Bedoui c’est : Le lancement du vote électronique en 2018, démocratisation du passeport biométrique, généralisation de la carte d’identité biométrique, décentralisation et nouveau code des collectivités locales, plan de revitalisation des finances des communes, création de comptes Facebook et Twitter, l’ancien Wali de Sétif et Constantine, est sur plusieurs fronts sans faire dans le tapage indécent. Sa trajectoire semble dessiner une ascension qui ne devrait pas s’arrêter au poste ingrat de l’intérieur même si l’intéressé se défend d’être un politicien. Ce qui est exactement sa qualité première.
5-Ould Abbes ou l’homme qui brassait du vent
Connu pour ses mauvaises blagues et ses innombrables promesses non tenues, le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Djamel Ould Abbes, a fini par se faire piéger par sa propre politique. Il a tellement rabâché et parlé de tout et de rien qu’il a fini par être balayé du FLN d’un trait.
Ses déclarations sur Angela Merkel avec laquelle il aurait fait l’université ou encore ses répliques à Amara Benyounes qu’il a qualifié de «aghyoul» (âne), sans oublier ses déclarations ou plutôt ses affirmations et certitudes sur le 5emandat qui ont beaucoup nui au Président Abdelaziz Bouteflika, sont autant de facteurs ayant précipité sa sortie par la petite porte du FLN et du monde de la politique.
En semant du vent, il aura récolté une forte tempête, sachant qu’il avait été dégommé du FLN d’une manière peu cavalière…
6- Youcef Yousfi, le ministre qui a cassé le prix des véhicules
Le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, aura eu le mérite d’avoir provoqué la baisse des prix des véhicules montés en Algérie. Il a réussi à perturber pour ne pas dire battre les revendeurs et autres intermédiaires qui imposent leur dictat sur le marché automobile en Algérie.
Avec son franc-parler et surtout ses positions courageuses Yousfi (77 ans) a eu le courage de dénoncer ce qui se passe dans le monde de l’assemblage des voitures en Algérie. Il avait ainsi instruit les industriels de l’automobile à respecter le cahier des charges qu’ils ont signé eux-mêmes, de manière à ce que le prix de la voiture assemblée localement ne dépasse pas le prix du véhicule importé.
Pour le ministre, les prix des véhicules montés en Algérie continueront de baisser à mesure que le taux d’intégration progresse. Par ces sorties médiatiques, le ministre a mis KO les revendeurs, ce qui a eu un impact direct et immédiat sur les prix des véhicules neufs et d’occasion. Cela a également réduit considérablement les «show-room» informels où des véhicules neufs sont revendus avec une différence des prix pouvant atteindre les 500 000 dinars.
7- Abderezak Makri souffle le chaud et le froid
Les sorties du rusé président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderezzak Makri, ont laissé pantois ses acolytes et ses adversaires. Makri qui souffle le chaud et le froid, flirte tantôt avec l’opposition politique pure et dure et tantôt avec l’opposition de façade avant de se rapprocher des thèses des partis du Pouvoir.
Le président du MSP qui avait appelé à l’intervention de l’Armée, puis à l’application de l’article 88 de l’ancienne Constitution et l’article 102 de la Constitution révisée de 2016, appelle à présent à un consensus sur un éventuel prolongement de l’actuel mandat du Président Abdelaziz Bouteflika.
La sortie de Makri a provoqué l’ire de ses «compagnons» dans la protestation et la contestation, notamment le coordonnateur du Mouvement Mouwatana, Djilali Sofiane. Ce dernier a descendu en flammes Makri, lequel donne le tournis à ses acolytes d’hier devenus des adversaires aujourd’hui.
8- Sidi-Said ou le malade imaginaire
L’inamovible secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi-Saïd est toujours en poste, alors qu’il avait annoncé son départ pour des raisons de santé. Il avait indiqué qu’il était atteint d’un cancer et qu’il devait se retirer de la direction de l’UGTA, lui qui est à la tête de la Centrale syndicale depuis 21 ans !
Aujourd’hui, Sidi-Saïd semble regretter ses déclarations, puisqu’il n’hésite pas à tirer sur ses détracteurs et ceux qui exigent son départ. Il leur a signifié qu’il y a encore des hommes à l’UGTA et hésite désormais de parler de son départ ou de sa maladie. Au contraire, Sidi-Saïd s’accroche plus que jamais à son poste de SG de l’UGTA et a fait subir une douche froide à ceux qui lorgnent le poste de secrétaire général.
9- Chakib Khelil des arcanes du Pouvoir aux zaouias
L’ancien puissant ministre de l’Energie, Chakib Khelil, a du mal à se débarrasser de l’étiquette qui lui a été collée concernant sa gestion du secteur des hydrocarbures. Après avoir été trainé dans la boue, il a été disculpé, ce qui lui a permis de réinvestir la scène politique en Algérie.
Chakib Khelil a d’abord effectué son retour par le biais des zaouias où il s’est rendu pour bénéficier de la bénédiction ou de la baraka de ces lieux de culte vénérés et respectés en Algérie. Par la suite, il s’est mis à animer des conférences-débats dans plusieurs wilayas où il a été accueilli de manière mitigée.
Toutefois, ses sorties médiatiques n’ont pas été du goût du Pouvoir en raison de ses nombreuses critiques, ce qui avait amené le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, à le qualifier «d’ingrat».
10- Naima Salhi : une «descendante du prophète» qui se nourrit de polémiques
La présidente du PEP (Parti de l’équité et la proclamation), Naima Salhi, est devenue tristement célèbre non pas par son activisme ou ses positions politiques courageuses, mais par ses interminables polémiques qui font le buzz sur les réseaux sociaux.
Après avoir prétendu être une «descendante du prophète», cette présidente d’un parti islamiste, s’en est pris à la langue amazighe, allant jusqu’à traiter l’écrivain et moudjahid Mouloud Mammeri de «sioniste». En postant des vidéos farfelues sur les réseaux sociaux, l’unique députée du PEP enflamme les réseaux sociaux. Elle a cru que c’est en polémiquant qu’elle peut se faire une place sur l’échiquier politique.
Il faut cependant relever que ses sorties polémiques, ont suscité sur les réseaux sociaux des commentaires qui dévoilent la face cachée de Naima Salhi. Regrettable !
Amir Hani et Salim Bey