Djerad : un cadre banni par Bouteflika à la tête du gouvernement
DIA-28 décembre 2019: Le nouveau Premier ministre, Abdelaziz Djerad qui a été désigné par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est connu pour son opposition à l’ex-président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Il était black-listé au temps de Bouteflika, notamment après avoir soutenu la candidature de Ali Benflis en 2004 à la présidence.
A l’instar d’autres cadres et compétences du pays, Djerad avait subi les affres de marginalisation au temps du Président Bouteflika. Djerad avait reproché à l’ancien Président d’avoir tout centralisé et monopolisé à son niveau.
Marginalisé et écarté des postes de responsabilité, Djerad a rejoint son milieu naturel, à savoir l’université où il s’est consacré à former des générations d’étudiants et de futurs cadres du pays. Il faut relever que le nouveau Premier ministre n’a jamais été député ou responsables au sein d’un parti politique et n’a jamais fait partie d’un gouvernement au temps de Bouteflika.
La désignation de Djerad marque ainsi la rupture avec l’ancien système dans la mesure où il peut être considéré comme un des éléments du Hirak. Djerad qui est également un technocrate est appelé à concrétiser cette rupture que veut imposer le Président Abdelmadjid Tebboune.
En ce sens, il faut s’attendre à ce qu’aucun ministre de l’époque de Bouteflika ne sera reconduit ou désigné dans le futur gouvernement.
Par ailleurs, il est attendu que Djerad lève le défi d’apporter les changements exigés par le Hirak. En plus des nouvelles figures qu’il sollicitera, Djerad est appelé à bannir les pratiques de l’ancien Pouvoir. Il s’attellera notamment a préparer la nouvelle Constitution, à créer une nouvelle loi électorale et surtout à organiser les élections législatives. Une mission qui durera au moins deux ans.
On peut aussi considérer la désignation de Djerad comme la concrétisation des engagements pris par le Président Tebboune qui a tendu sa main au Hirak. Pour rappel, Tebboune qui est un militant du FLN, s’est présenté en tant que candidat indépendant à l’élection présidentielle.
Tebboune n’avait pas invité les députés à la cérémonie d’investiture. Autant de gestes de la part du nouveau président de la République qui est décidé, plus que jamais, à être à la hauteurs des attentes des Algériens qui ont empêché le 5e mandat et exigé la comparution d’anciens hauts devant la justice. C’est maintenant chose faite et le meilleur reste à venir…
Amir Hani