Un doc suisse sur la figure des droits de l’homme Jean Ziegler en ouverture du FICA
DIA-27 novembre 2017: L’Ambassade de Suisse en Algérie a annoncé dans un communiqué la projection du film documentaire “Jean-Ziegler, l’Optimisme de la Volonté » du réalisateur suisse Nicolas Wadimoff en présence de ce dernier le vendredi 1er décembre 2017 à 19h00 à la salle El Mouggar, en ouverture de la 8ème édition du Festival International du Cinéma d’Alger.
C’est le deuxieme documentaire du réalisateur suisse Nicolas Wadimoff diffusé en Algérie après la projection de son documentaire AISHEEN sur Gaza, projeté lors des JCA (Journée Cinématographiques d’Alger) en 2011. Dans son nouveau doc, il dresse le portait d’une icone des droits de l’homme dans le monde, le suisse Jean Ziegler.
Jean Ziegler, né Hans Ziegler le 19 avril 1934 à Thoune (Canton de Berne, Suisse), est un homme politique, altermondialiste et sociologue suisse. Il a été rapporteur spécial auprès de l’ONU sur la question du droit à l’alimentation dans le monde. Il est l’auteur de nombreux ouvrages dans lesquels il analyse notamment cette question. Il est vice-président du comité consultatif du Conseil des droits de l’homme des Nations unies depuis 2009.
Dans le livre « Jean Ziegler parle aux Arabes », écrit en 2003 par Riadh Sidaoui, l’auteur parle de la première fois où Ziegler a rencontré Che Guevara quand il s’est rendu à Genève à la tête de la délégation politique, à l’âge de 35 ans. Jean Ziegler est allé le voir à l’hôtel et lui a demandé de pouvoir l’accompagner à Cuba pour participer aux guerres contre l’hégémonie américaine et les dictatures en Amérique latine… Alors Che Guevara lui aurait dit : « Tu es né ici… alors c’est ici que tu devras combattre le monstre… ce qui est bénéfique pour vous et pour nous ». Collaborateur à la revue Afrique-Asie dans les années 1970 et 1980, il défend les interventions cubaines en Afrique.
En 1970, Jean Ziegler aurait facilité le contact entre Farouk Kaddoumi, le chef de la politique étrangère de l’OLP (cette organisation menait alors de fréquentes opérations terroristes) et le conseiller fédéral Pierre Graber, chargé des Affaires étrangères. Il prétend qu’un accord officieux, dont les autres membres du gouvernement suisse n’ont pas été informés, a été trouvé. Aux termes de celui-ci, la Suisse doit rester épargnée par le terrorisme palestinien mais s’engage à soutenir l’OLP dans ses efforts pour sa reconnaissance diplomatique auprès du siège des Nations-Unies à Genève. Dans la foulée, la Suisse renonce à porter plainte contre un suspect palestinien de l’attentat contre le vol Swissair 330 à Würenlingen. Cet accord officieux a été tenu secret jusqu’en janvier 2016, date à laquelle Jean Ziegler a rendu public son rôle de facilitateur « par respect et en mémoire des 47 victimes de Würenlingen et de leurs familles, qui ont droit à la vérité3 ». Cette version est vivement mise en doute par deux anciens délégués du CICR, Michel Barde et Marcel Boisard, qui avaient participé aux négociations pour la libération des passagers otages de Zarka en Jordanie4, ainsi que par les historiens Sacha Zala, Thomas Bürgisser et Yves Steiner, collaborateurs des Documents diplomatiques suisses (Dodis), qui qualifient ce prétendu accord de « hautement invraisemblable ».
Jean Ziegler est le rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation (en) du Conseil des droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies de 2000 à 2008, poste auquel lui succède Olivier De Schutter. Il est actuellement vice-président du comité consultatif du Conseil des droits de l’homme des Nations unies.
Il est professeur de sociologie à l’université de Genève jusqu’en 2002 et à l’université de la Sorbonne à Paris. Il publie aussi de nombreux livres.
Il est conseiller municipal (socialiste) de la ville de Genève de 1963 à 19676. Il est membre du parlement fédéral suisse (représentant du canton de Genève) du 4 décembre 1967 au 27 novembre 1983 et du 30 novembre 1987 au 5 décembre 1999 (parti socialiste). En 1975, il dépose une initiative parlementaire pour l’exercice du droit de vote et d’éligibilité à 18 ans au lieu de 20. Acceptée par le Parlement, cette initiative parlementaire est une étape importante sur la voie de l’adoption totale du projet en 19918.
Jean Ziegler est le premier dirigeant de la communauté d’Emmaüs genevoise. Il rencontre l’abbé Pierre à Paris en 1952. Il est également membre honoraire du Conseil d’Administration de la Fondation France Libertés9.
Ziegler a reçu l’ordre de Che Guevara de combattre « le Monstre capitaliste ». Ex-collaborateur de Kofi Annan, professeur et écrivain, ses livres sont des manifestes pour l’intelligentsia de gauche. Au Conseil des Droits de l’Homme, Ziegler combat les « fonds vautours », nouvel avatar du « Monstre ». Il retourne à Cuba, matrice des forces anticapitalistes à ses yeux. La visite devient un dialogue entre réalité et symbolisme, confrontant sa pensée avec le destin de Cuba. Quel futur pour l’anticapitalisme? Ziegler fait-il partie des vainqueurs ou des perdants, face au « Monstre »?
Biographie du Réalisateur-producteur : Nicolas Wadimoff
Né en 1964 à Genève, Suisse. Nicolas Wadimoff présente son premier film « Le Bol », en 1991 à Locarno. Après « Les Gants d’Or d’Or d’Akka » qui fait le tour des festivals en 1992, il réalise le long-métrage de fiction CLANDESTINS en 1997, auréolé de nombreux prix à travers le monde. Dès lors, il mène une double activité de réalisateur et producteur. Il a notamment produit « les Secrets » de Raja Amari (Venise 2008) «Fix Me » de Raed Andoni (Sundance et Cannes 2010) et « Ghost Hunting » du même auteur, prime à la Berlinale 2017. Après « l’Accord » en 2005, il tourne en 2009 AISHEEN, avec Béatrice Guelpa, primé à la Berlinale. En 2012, « Opération Libertad » est sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes. En 2015, il remporte le prestigieux « Prix de Soleure » avec son documentaire « Spartiates ». En 2016, il présente « Jean Ziegler, l’optimisme de la volonté » en première mondiale au festival de Locarno.
Salim Bey