E-paiement en Algérie : Les débuts timides d’une solution tant attendue
DIA-02 novembre 2016: La révolution de l’E-paiement en Algérie avance à pas lourd. Lancée en grandes pompes en octobre dernier, Cette solution n’a pas encore porté ses fruits, et encore moins accéléré le pouls de l’économie nationale. En dépit de l’engouement suscité, on constate des débuts timides.
La campagne publicitaire effectuée peu avant son avènement, avec des publicités, des communiqués et des affiches ont tous disparu du champ de vision des Algériens.
Les statistiques concernant l’E-paiement en Algérie sont inexistantes. Sauf celles fournies par le ministre délégué auprès du ministre des finances, chargé de l’économie numérique et de la modernisation des systèmes financiers, Mouatassam Boudiaf, une semaine après le lancement.
En effet, ce dernier avait avancé des chiffres qui contrastent avec l’engouement qu’on promettait, après des années de retards. Selon lui, le portail informatif Bitakati (l’intermédiaire entre le client et sa banque sur lequel on peut demander une carte interbancaire et le mot de passe) mis à la disposition des futurs usagers du paiement électronique n’a enregistré que 6000 visites dont 1000 à partir de l’étranger pour 260 transactions.
Pourtant le potentiel est bel et bien là. Selon les chiffres du ministre, on ne comptabilise pas moins de 1,3 millions de cartes CIB qui ont été distribuées et parmi lesquelles 500.000 possèdent déjà leurs mots de passes.
Par ailleurs, et concernant ce début timide, les raisons sont toutes simples. Il y’a d’abord le frein sociologique. Les Algériens ont une habitude du commerce qui favorise le toucher de la marchandise et la négociation entre acheteur et vendeur. Il s’agit également de culture, les Algériens n’ont pas encore acquis cette culture d’acheter sur Internet, surtout quand il s’agit de verser une somme pour un produit qu’on n’a pas encore palpé.
D’un autre coté, il y’a la menace « Arnaque ». Les citoyens aiment savoir où ils mettent leur argent et qui est à l’autre bout du fil. Ceci est la première question que se pose chaque individu qui sort sa carte bancaire pour renseigner le champ de paiement.
Le paiement à la livraison pour plus de confiance
Il faut dire qu’en Algérie, le domaine des solutions sécurisées de paiement électronique font défaut. L’écosystème de l’économie numérique n’existe pratiquement pas.
Le scénario de la crise financière de 2008 qui a affecté plusieurs pays du monde y est également pour quelque chose. Parmi les raisons de cette crise selon des experts en finances, figure la boulimie d’achats effectués par cartes bancaires.
Bien qu’ils marchent ensemble (E-paiement et E-commerce), l’E-commerce fleurit en Algérie. Une multitude de sites électroniques proposant divers services naissent chaque jour. Ces derniers à défaut d’avoir des solutions de paiement sécurisées censées mettre le client en confiance, propose la plus simple méthode de paiement. A savoir le paiement à la livraison.
Cela revient principalement à l’accroissement du nombre de connectés à internet, mais aussi l’élargissement de la classe moyenne au niveau du tissu social Algérien. Les 70% de jeunes (moins de 35 ans) qui composent la société, ont joué un rôle dans la démocratisation de l’E-commerce.
L’E-paiement et le E-commerce sont de véritables mines d’or pour celui qui veut bien les exploiter. Il captetoute l’énergie et la transforme en richesse certaine. Ces solutions peuvent être une autre source de revenus pour l’économie nationale qui souffre de la chute des prix de l’or noir.
Lamine Réda