Edouard Philippe : «L’Algérie est un pays « souverain » et c’est aux Algériens de décider de leur avenir»
DIA-07 mars 2019: L’Algérie est un pays « souverain » et c’est aux Algériens de décider de leur avenir politique, a déclaré, mercredi soir, le Premier ministre français, Edouard Philippe, affirmant ne pas être « indifférent » face à l’actualité nationale en rapport avec la présidentielle du 18 avril prochain.
« L’Algérie est un pays souverain, c’est donc aux Algériennes et aux Algériens seuls, qu’il revient de prendre les décisions en matière de leur avenir politique », a souligné le Premier ministre français sur la chaîne d’information continue BFMTV, assurant « respecter pleinement la souveraineté du peuple algérien ».
Se défendant que la France soit « prudente », à l’égard des manifestations populaires en Algérie réclamant le changement, il a soutenu que celle-ci « est la voisine » de l’Algérie dont elle est liée par « un lien historique, intense, complexe, passionné mais incontestable ».
« Nous n’avons aucune indifférence à l’égard de ce qui se passe en Algérie, mais nous ne voulons nous livrer à aucune ingérence. Et je pense que c’est la moindre des choses alors que le processus est en cours », a conclu Edouard Philippe.
La France est « très attentive » à la situation en Algérie, a affirmé de son coté, le ministre français de l’Europe et des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, soutenant qu’il appartient au peuple algérien, à lui seul, de « choisir ses dirigeants et son avenir ».
« La France évidemment, en raison de nos liens historiques est très attentive au déroulé de cette échéance majeure (élection présidentielle du 18 avril, NDLR) », a-t-il déclaré en réponse à deux questions au gouvernement à l’Assemblée française sur les marches populaires enregistrées ces derniers jours à travers différentes régions d’Algérie.
Le chef de la diplomatie française a assuré, à l’occasion, que la France appliquera trois principes, soulignant que « l’Algérie est un pays souverain, et c’est au peuple algérien et à lui seul qu’il revient de choisir ses dirigeants et son avenir ».
Il a estimé également que « c’est aussi au peuple algérien de définir ses aspirations, ce qui implique la transparence et la liberté du processus ».
Poursuivant l’énumération des principes que la France appliquera eu égard à la situation en Algérie, le ministre a rappelé que « l’Algérie est un pays ami », mettant en exergue « les liens multiples » qui rattachent les deux pays.
« Ce qui se passe en Algérie à des liens directs et un fort retentissement en France, nous le constatons », a-t-il martelé. Qualifiant l’Algérie de « pays clef en Afrique et en Méditerranée », le premier responsable de la diplomatie française a affirmé, à cet égard, que « la stabilité, la sécurité et le développement de l’Algérie sont tout à fait essentiels ».
« C’est dans cet esprit que la France appréhende cette échéance cruciale en Algérie », a-t-il expliqué. Le Drian a relevé, dans ce contexte, la position stratégique de l’Algérie, en Méditerranée, mais aussi en raison de sa proximité avec la Libye et le Sahel, soulignant que ces deux régions « sont majeures » pour la sécurité de la France.
Soulignant l’importance de la communauté algérienne en France, il a reconnu que « tout ce qui se passe en Algérie à des implications en France », relevant néanmoins, que « les flux migratoires avec l’Algérie sont stables, aujourd’hui maîtrisés ».
Rappelant la position de la France qui a « pris acte » des propositions qu’à formulées le Président Bouteflika en déposant sa candidature, le chef de la diplomatie française a estimé que la France doit « laisser le processus électoral se dérouler ».
Il a affirmé, à ce titre, que les manifestations enregistrées ces derniers jours à travers différentes régions d’Algérie « sont restées pacifiques » et que « les forces de sécurité ont apporté une réponse mesurée ».
« Je souhaite vivement que cet esprit de responsabilité puisse perdurer et que le peuple algérien trouve les voies de sortie de cette crise », a-t-il ajouté.
A son tour, la ministre Chargée des Affaires de l’Europe, Nathalie Loiseau, a réaffirmé, mardi soir, que ce n’est pas à la France de dire aux Algériens « ce qu’ils doivent faire et de choisir leur destin à leur place », soulignant qu’elle ne doit pas être dans « l’ingérence ».
« Il me semble que nous devrions tous, sur ces bancs, être d’accord avec cette affirmation », a-t-elle répondu à une députée lors d’une session ordinaire à l’Assemblée nationale française.
Tout en soutenant que l’Algérie est un partenaire « important » de l’Union européenne comme de la France, elle a conclu en ces termes : « Aujourd’hui, des élections se profilent en Algérie, et nous sommes attentifs à la situation de ce pays. (…) Nous souhaitons que les aspirations du peuple algérien puissent être entendues ».