Elections législatives : Les engagements audacieux d’Ahmed Ouyahia
DIA-22 avril 2017: Comme tous ses pairs des autres formations politiques participant aux Législatives du 4 mai prochain, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND) a, en ce quatorzième jour de campagne électorale, déjà parcouru une bonne partie du territoire national. Pour « prêcher la bonne parole » de son parti, il va sans dire. Laquelle s’articule autour d’un certain nombreux de points qui constituent autant de sujets de préoccupation des Algériens. Conscient, à l’évidence, que les thèmes qu’il aborde le sont également par tous les responsables des autres partis engagés dans cette campagne, Ahmed Ouyahia a choisi de marquer son périple électoral de quelques moments forts. Et ce, en agrémentant ses interventions de quelques engagements-choc. Le plus fort de ces engagements, de par son caractère inattendu, il faut le dire, a été incontestablement celui relatif « à l’application de la peine de mort pour les auteurs d’enlèvements, suivis d’assassinats, surtout quand les victimes sont des enfants, les gros trafiquants de drogue et les faux-monnayeurs » ; des criminels qui, a-t-il dit, « menacent la sécurité de nos enfants, portent atteinte à la santé de nos jeunes et à la stabilité de notre société, et détruisent notre économie ». Moins spectaculaire mais tout aussi utile au développement équilibré et solidaire du pays, est le deuxième engagement-choc pris par le secrétaire général du RND durant son périple électoral. Ahmed Ouyahia a, en effet, annoncé que ses députés proposeront « l’adoption, sur le modèle de ceux existants du Sud et des Hauts-plateaux, d’un programme de développement spécifique aux zones montagneuses du pays » ; une proposition qui, a-t-il précisé, « entre dans la cadre de la politique de développement équilibré entre les différentes régions du pays prônée par le RND ». Le troisième engagement du genre a toutes les chances de relever davantage la côte du RND auprès de la jeunesse et des familles rurales; son premier responsable national ayant annoncé que son parti demandera, par le biais de ses députés, « à ce que 10% de chaque projet de réalisation de logements soient réservés aux célibataires et à ce que la subvention, actuellement de 70 millions de centimes, versée aux bénéficiaires du logement rural, soit portée à 100 millions de centimes ». Quant au quatrième engagement qui mérite le qualificatif de choc, il a trait aux aides que l’Etat pourrait octroyées aux familles défavorisées socialement ayant des enfants scolarisés. Le secrétaire général du RND s’est engagé, dans ce cadre, « à rétablir la bourse scolaire au profit de ces familles, préalablement identifiées, et à généraliser, dans les cinq années à venir, le transport scolaire à toutes les zones ou régions où il s’avère nécessaire ». Parallèlement à ces quatre engagements, Ahmed Ouyahia en a pris d’autres avec les citoyens venus, il faut le dire, nombreux aux meetings qu’il a jusque là animés. Qui sont tout aussi importants que les quatre précités mais qui n’ont pas leur caractère original ; dans le sens, de propres au RND. Sur le plan économique, il s’est, en effet, engagé au nom de son parti «à poursuivre, malgré le rétrécissement des recettes pétrolières dû à la chute des prix du pétrole, les investissements étatiques, surtout, ceux d’équipements » et, dans le même temps, « à ne pas recourir à l’endettement extérieur » : Ce serait, a-t-il expliqué, « mettre l’Algérie sous la coupe du FMI ». Dans la lancée, le secrétaire général du RND s’est clairement prononcé pour une politique protectionniste : « Le marché algérien est pour les Algériens », a-t-il déclaré dans un de ses meetings. Et tout aussi clairement plaidé pour la poursuite du soutien de l’Etat à l’agriculture. Tout en rappelant que les grands pays agricoles dans le monde le font, Ahmed Ouyahia a expliqué une telle poursuite par le fait que « le développement du secteur agricole entraînera une réduction sensible des importations en produits alimentaires ». Développant une vision globale et stratégique du développement, il n’a pas également manqué, à chacune de ses sorties, d’aborder la lutte contre la corruption et la question de la bonne gouvernance. Et ce, concernant la première qui, a-t-il dit, « affecte toutes les strates de la société », pour réitérer l’engagement de son parti « à la poursuivre jusqu’à l’éradication de ce fléau qui menace le développement et la stabilité du pays ». Et, concernant la seconde, pour s’étaler sur les meilleures voies pour y parvenir. La plus indiquée, selon lui, « est d’aller vers une décentralisation plus grande dans la gestion du pays ». Dans ce cadre, il a indiqué que son parti proposera des « lois qui donneraient plus de prérogatives aux wilayas et aux communes et qui, ce faisant, participeraient à décentraliser l’acte d’investissement et l’élaboration des programmes de développement ». Et à propos de développement, le secrétaire général du RND n’a pas eu de cesse de rappeler, dans tous les meetings qu’il a animés depuis le 9 avril dernier, que celui-ci ne pouvait aucunement se réaliser en l’absence de sécurité, de stabilité et d’unité du pays ; un triptyque à la défense duquel il n’a eu de cesse, là aussi, d’appeler les citoyens qui sont venus l’écouter. Non sans leur rappeler que l’une des meilleures façons de le faire est de se rendre aux urnes le 4 mai prochain.
Mourad Bendris