Emmanuel Macron jette de l’huile sur le feu des relations algéro-françaises (Vidéo)
DIA-06 janvier 2025: Le président français Emmanuel Macron a une nouvelle fois raté l’occasion de se taire. Le chef de l’Etat français qui s’exprimait à l’occasion de la conférence des ambassadeurs, a estimé lundi 6 janvier que l’Algérie se «déshonore» en ne libérant pas l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal.
«L’Algérie que nous aimons tant et avec laquelle nous partageons tant d’enfants et tant d’histoires entre dans une histoire qui la déshonore, à empêcher un homme gravement malade de se soigner. Ce n’est pas à la hauteur de ce qu’elle est», a-t-il dit devant les ambassadeurs français réunis à l’Élysée. «Et nous qui aimons le peuple algérien et son histoire, je demande instamment à son gouvernement de libérer Boualem Sansal», a-t-il ajouté.
Cette déclaration ne va pas apaiser les tensions entre Paris et Alger. Elle risque une nouvelle fois de rendre difficile le retour à la normale des relations entre les deux pays.
L’auteur de 2084: la fin du monde , naturalisé français en 2024, est poursuivi en vertu de l’article 87 bis du code pénal algérien, qui sanctionne «comme acte terroriste ou subversif, tout acte visant la sûreté de l’État, l’intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions».
Selon Le Monde, Alger aurait mal pris des déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d’extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire du pays aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l’Algérie. Son arrestation s’ajoute à la nouvelle crise entre Paris et Alger, initiée en juillet par la décision d’Emmanuel Macron de reconnaître le Sahara occidental comme s’inscrivant dans le cadre de la souveraineté marocaine. L’ex-colonie espagnole du Sahara occidental, considérée comme un «territoire non autonome» par l’ONU, oppose depuis un demi-siècle le Maroc à la république sahraoui du Front Polisario.
Amir Hani