Face à la hantise d’un remaniement gouvernemental, des ministres multiplient leurs maladresses
DIA-02 août 2018: Après un mois de léthargie, les ministres du gouvernement Ouyahia sortent subitement de leur hibernation pour faire leur auto-évaluation et vanter leurs«bilans positifs». Avec la rentrée sociale et politique qui débute ce lundi à l’occasion de l’ouverture de la session parlementaire, les ministres anticipent sur un éventuel remaniement du gouvernement et font ainsi leur auto-évaluation d’une manière maladroite et surtout subjective. Ils se font distribuer des bons-points.
Le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi qui avait brillé par son absence quand les prix des fruits et légumes étaient inaccessibles, a animé une conférence de presse au cours de laquelle il a vanté le bilan de son secteur.
Incroyable de la part d’un ministre qui évoque une autosuffisance et une grande production agricole, alors que les prix des fruits et légumes demeurent toujours élevés. Bouazghi qui se défend pour être reconduit dans le prochain remaniement, a omis d’évoquer le secteur de la pêche, sachant que le poisson est devenu un luxe pour les Algériens alors que le pays dispose d’un littoral de plus de 1 200 km !
Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aissa, est allé jusqu’à qualifier la saison du pèlerinage de cette année de «la meilleure de toutes les saisons». Il a ainsi balayé d’un seul trait les efforts de ses prédécesseurs en se félicitant de sa «bonne gestion du Hadj 2018».
Le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Fatma-Zohra Zerouati est devenue la risée des réseaux sociaux. Après avoir insulté les Algériens qui, selon elle, sont «sales», elle est descendue dans la rue pour nettoyer la saleté de ces mêmes Algériens.
L’ancienne animatrice de Sabahiate à l’ENTV qui assistait Mme Bouhamed dans la présentation des recettes de cuisine, n’a pas initié, depuis sa désignation au poste de ministre, une action digne d’être citée en faveur de la protection de l’environnement en Algérie. Pourtant l’environnement en Algérie est quotidiennement agressé, sans qu’il y ait une action de la part du ministère qui compte en son sein des cadres très compétents, mais marginalisés !
Zerouati avait cru que c’est en nettoyant les poubelles d’Alger qu’elle sera reconduite à la tête d’un ministère qui est trop grand pour elle !
Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali, qui avait reproché aux diabétiques d’abuser dans l’utilisation des bandelettes, a du mal à faire le ménage dans son secteur dominé par l’informel. Il s’attaque plutôt aux catégories sociales les plus démunies, au lieu de les protéger.
Idem pour le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Abdelwahid Temmar dont l’échec est patent ! Il n’a pas réussi à résoudre, à ce jour, le problème des souscripteurs à l’AADL des années 2001 et 2012, sachant que plusieurs d’entre eux sont morts sans avoir eu cette satisfaction de jouir d’un appartement. Il compense son incapacité de concrétiser les objectifs assignés par des mises en demeure aux entreprises, alors que les sites AADL souffrent d’une mauvaise gestion déplorée par ce même ministre qui semble atteindre son degré d’incompétence.
Pour preuve, la prière de l’Aid El Adha n’a pas été accomplie dans la nouvelle grande mosquée d’Alger (Jamaa el Jazair), comme promis par le ministre de l’Habitat.
Il ne faut pas omettre d’évoquer le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, qui a complètement disparu après ses déclarations qui avaient fait le buzz. Il avait affirmé que l’Algérie n’avait pas besoin des Prix Nobel et pouvait s’en passer.
Pour ce qui est des autres ministres, ils ont évité de recourir à du cinéma. Ils croisent les doigts pour qu’ils soient maintenus dans le prochain remaniement du gouvernement et comptent ainsi sur un coup de chance…
Amir Hani