Face à une profusion de propositions de sortie de crise, l’Algérie se dirige vers une impasse
DIA-28 mars 2019: Devant le nombre impressionnant de propositions de sortie de la crise politique dans laquelle se débat le pays, l’Algérie pourrait se retrouver dans l’impasse. A ce rythme, il n’est pas aisé de trouver un consensus devant ce nombre impressionnant de propositions, ce qui risque de plonger l’Algérie dans un débat byzantin sans fin. Le tout se déroule sous la pression de la rue dans la mesure où les manifestations et les marches populaires vont se poursuivre encore ce vendredi pour la 6e semaine consécutive.
Après la proposition du Général de corps d’Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire (ANP) d’appliquer l’article 102 de la Constitution, les parties qui soutenaient le 5e mandat du président de la République Abdelaziz Bouteflika, ont changé de position et ont lâché le Président.
C’est le cas du RND et de l’UGTA qui appuient la proposition de Gaid Salah. Il se trouve aussi que les parties ayant appelé à l’intervention de l’Armée, s’indignent et dénoncent aujourd’hui la proposition de Gaid Salah.
En parallèle, chaque parti politique y va de sa proposition. Le RCD de Mohcine Belabbas a suggéré une période de transition qui prendra fin le mois d’octobre prochain avec l’élection d’un président de la République.
Jil Jadid de Djilali Sofiane qui n’a fixé aucune échéance, a proposé une transition de « quelques mois » pour préparer des élections présidentielles et « sortir de la crise constitutionnelle actuelle ». Le Parti des travailleurs de Louisa Hanoune demeure accroché à la mise en place d’une Assemblée constituante, alors que des partis de l’opposition, réunis chez Djaballah samedi dernier, avaient appelé à une période de transition ne dépassant pas six mois pour élire un président de la République.
D’autres parties s’opposent à l’application de l’article 102 de la Constitution et appellent plutôt à l’application de l’article 7 de la Loi fondamentale qui stipule : «Le peuple est la source de tout pouvoir. La souveraineté nationale appartient exclusivement au peuple».
On se rend compte qu’il est difficile de trouver un dénominateur commun à toutes ces propositions qu’il est quasiment impossible de satisfaire. En ce sens, les Algériens risquent de se retrouver en train de tourner en rond en marchant chaque vendredi sans qu’il y ait de solution concrète.
Il est vrai qu’il est facile de dire que «les actuels dirigeants du pays doivent partir tous», mais il faut proposer des alternatives concrètes pour les appliquer dans l’immédiat, sachant que le temps joue contre l’Algérie…
Amir Hani