Face à une Rue mobilisée: Le « New Deal » de Bouteflika - DIA
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Face à une Rue mobilisée: Le « New Deal » de Bouteflika

DIA-21 Mars 2019: Si les partisans du Président Bouteflika se sont évertués à le comparer à Franklin Roosevelt pour son incapacité motrice, avec les conséquences que l’on connait maintenant, le président de la République peut faire un autre emprunt symbolique au Président Américain : « le New Deal ».

Dans le cas de Bouteflika, le « New Deal » consistait en une proposition de sortie de crise. Une forme de prolongement, avec une conférence nationale « inclusive » et des élections présidentielles à suivre. Alors que le mot « transition » était tabou dans le clan présidentiel, Bouteflika a fait mieux : il a assorti ce package politique d’une annonce : Il quitte le pouvoir.

Mais dans le tumulte de la Rue et l’euphorie de la protestation populaire, ce deal est inaudible. Limite invendable. La Rue exige : Tout, tout de suite et Maintenant. Et surtout refuse le dialogue avec toute partie liée aux concepteurs de cette solution, il est vrai à l’arrache. Mais en même temps, les solutions qui fusent d’une Rue, traversé par des courants idéologiques et politiques variés, ne laissent pas trop d’espoir à une issue consensuelle. Et pourtant.

Pourtant, tôt ou tard, une solution réaliste devrait prévaloir. Si les uns l’appellent « conférence nationale », cette dernière va se tenir indéniablement, car quoi de plus logique que les gens se parlent. Même dans un conflit armé, l’épilogue est toujours de s’assoir à une table et…se parler.

Alors que les défections/trahisons politiques se multiplient, pas toujours à l’honneur de la morale politique d’acteurs qui ont pourtant poussés un zèle terrible à vendre l’idée d’un cinquième mandat, la situation semble bloquée. La faute à Bouteflika crie en cœur la Rue. Pourtant, il semble dans l’esprit du Président qu’il ait fait ce qu’aucun autre président arabe contesté n’a fait. Il a d’abord, lâché le Pouvoir, sidéré les Algériens par la fameuse phrase qu’il n’était pas question qu’il rajoute un autre mandat ! Il n’a pas fui comme Benali. Il ne se fera pas assassiné comme Kadhafi, pour la simple raison que les Algériens sont remontés contre les effets du « Bouteflikisme » que Bouteflika lui-même, et n’ira pas en prison comme Moubarak. Sa famille n’a pas quitté le territoire, histoire de dire qu’on a la conscience tranquille, et même les figures des affaires et les symboles de la gabegie et de la corruption ont été priés de ne pas quitter le territoire national. De ce fait, ceux qui voient une débandade vont vite en besogne, car le « deal » de Bouteflika, rejeté par la Rue, confirme que Bouteflika reste droit dans ses bottes malgré les incompréhensions légitimes des Algériens.

Et c’est dans cette démarche que se loge aussi bien la position de l’ANP, qui ne peut aller à l’encontre d’une solution portée par un ancien Moudjahid, car personne ne connait le niveau de sincérité des intentions de Bouteflika mieux que Gaid Salah, et qui explique le marathon de Ramtane Lamamra en Europe, qui revient pour porter cette solution transitionnel à l’étranger. 

Sihem Sabor 

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