Farouk Ksentini critique le rapport américain sur la traite des personnes
DIA-03 juillet 2016 : La Commission nationale consultative de promotion et de protection des Droits de l’Homme (CNCPPDH) et le Croissant rouge algérien (CRA) ont exprimé dimanche à Alger leur désapprobation et leur opposition au contenu du rapport du département d’Etat américain sur la traite des personnes qui a classé l’Algérie dans la « catégorie 3« .
Le rapport américain « ne correspond à aucune réalité », a déclaré à l’APS, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des Droits de l’Homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini qui s’est dit « outré par un rapport fabriqué de toutes pièces (…) qui n’a pour seul objectif, que celui de tenter de nuire à la réputation de l’Algérie ».
« Je conteste catégoriquement les accusations et les allégations contenues dans ce rapport qui n’a absolument aucune valeur, ni juridique, ni documentaire », a-t-il expliqué.
Pour le président de la CNCPPDH, « le dit rapport discrédite ses auteurs qui ont commis de graves accusations à l’égard de l’Algérie sans prendre le soin de la vérification préalable ».
Pour sa part, la présidente du Croissant rouge algérien (CRA), Saida Benhabiles, a déclaré que le rapport en question constitue « une attaque gratuite, non seulement contre la politique de l’Algérie dans l’humanitaire mais aussi contre le CRA et les efforts qu’il consent pour accomplir dignement sa mission ».
Elle a estimé que le rapport est aussi « une insulte et une attaque contre le peuple algérien et sa culture qui puise ses racines dans des valeurs ancestrales faites de solidarité et de respect de la dignité humaine ».
Mme Benhabiles s’interroge, à cet effet, sur les visées de ce rapport qui intervient au moment où, dit-elle « se manifestent des reconnaissances de la part des concernés pour le travail accompli par l’Algérie » en faveur notamment des migrants de nationalités africaines.
Elle a cité, dans ce sens, la lettre de reconnaissance dont elle était destinataire de la part de la première dame du Niger suite à « l’opération de rapatriement des ressortissants nigériens vers leur pays ».
La présidente du CRA tient aussi à rappeler que « les représentants de la Communauté internationale humanitaire réunie à Alger le 16 mai dernier pour célébrer la Journée mondiale de la Croix rouge et du Croissant rouge ont déclaré « Alger, capitale de l’humanitaire ».
Elle a indiqué que les mêmes représentants « ont rendu un vibrant hommage au président Bouteflika comme cavalier de l’humanitaire », relevant que la rencontre s’est déroulée en présence des présidents de la croix rouge du Mali et du Niger, ainsi que des présidents du Croissant rouge de Mauritanie, Libye, Tunisie, Palestine et Sahara Occidental.
« C’est la raison pour laquelle nous nous demandons sur quelles bases et sur quelles sources d’information ont travaillé les rédacteurs de ce rapport, d’autant plus qu’un représentant de l’ambassade des USA à Alger a tenu une séance de travail au niveau du Centre d’accueil des migrants à Tamanrasset », a ajouté Mme Benhahabiles.
Ce représentant de l’ambassade US a lui-même constaté, relève la présidente du CRA, que « le centre dispose de toutes les structures nécessaires pour la prise en charge des ressortissants », ajoutant que « lui-même nous a félicités pour le travail accompli après avoir constaté et s’être informé de tous les détails relatifs à la prise en charge des concernés ».
S’agissant de la prise en charge sanitaire, Me Benhabiles a indiqué que le représentant de l’ambassade US a constaté à Tamanrasset qu’elle est assurée et de manière gratuite et que les malades qui présentaient des pathologies ne pouvant pas être traités dans les structures de santé du Sud sont transférés par avion vers Alger où ils bénéficient de tous les soins adéquats.
Pour Me Benhabiles, « ce rapport nous rappelle la période où l’Algérie faisait face au terrorisme et où, de l’autre côté de la Méditerranée, on pose la question de « qui tue qui? ». Manifestement, c’est le même scénario et nous nous demandons à qui profite cet amalgame ».
Le ministère des Affaires étrangères a relevé, samedi dans un communiqué, avec un « profond regret », que le 16e rapport du département d’Etat américain sur la traite des personnes classe, encore une fois, l’Algérie dans une « catégorie 3 » regroupant des Etats qui, selon le rapport, « ne se conforment pas pleinement aux normes minimales pour l’élimination de la traite et ne font pas d’efforts pour atteindre cet objectif ».
Le ministère a déploré cette appréciation qui, « loin de résulter d’une évaluation rigoureuse de la situation, continue de puiser surabondamment à des sources approximatives et manquant de crédibilité et de se fonder sur des informations erronées, voire fallacieuses ».