Faut-il reprendre le championnat de football face à des dépenses onéreuses induites par le Covid-19 ?
DIA-19 septembre 2020: La reprise du championnat de football de Ligue1 s’annonce très onéreuse pour les clubs et par conséquent pour le Trésor public quand on sait que les clubs algériens fonctionnent grâce aux aides des entreprises nationales et des collectivités locales.
La pandémie du Coronavirus qui est loin d’être vaincue exige un protocole sanitaire à respecter par les clubs de football de manière scrupuleuse, ce qui engendre des dépenses supplémentaires pour les clubs qui font déjà face à une crise financière aiguë.
Le protocole sanitaire exige des clubs de soumettre l’ensemble des joueurs et des dirigeants au test PCR 72 heures avant chaque match de championnat, sachant que le test coûte 15 000 DA pour chaque individu.
Les clubs doivent faire subir des tests PCR à 50 individus avant chaque match, c’est-à-dire les 30 joueurs, les membres des staffs technique, administratif et médical ainsi que les dirigeants ou les accompagnateurs. Tout ce beau monde doit subir ces tests pendant les 38 journées du championnat de Ligue 1, sans compter les matches de coupe d’Algérie. En tout, les tests coûteront à chaque club près de 3 milliards de centimes !
A cela s’ajoutent d’autres dépenses supplémentaires qui vont doubler. Ainsi, le protocole sanitaire exige que les joueurs, les dirigeants et les membres des différents autres staffs, une cinquantaine de personnes, soient mis dans des chambres individuelles dans les hôtels, lors des matches en déplacement. Il faut relever que les petits hôtels en Algérie ne disposent pas de 50 chambres libres, ce qui contraindrait les clubs à opter pour des hôtels de 4 à 5 étoiles avec des prix très élevés.
Le transport coûtera plus cher car les clubs doivent mobiliser ou louer deux autobus au lieu d’un seul ; le protocole sanitaire exigeant que chaque joueur devant s’assoir seul. Il y aura deux sièges pour un seul joueur, d’où la nécessité de mobilier deux autobus.
Il est donc à se demander comment les clubs qui sont en crise financière pourraient mobiliser tous ces fonds, sans compter les salaires et les primes des joueurs et du staff technique. A titre d’exemple, le président du WA Tlemcen, Nacereddine Souleymane, a fait savoir que son club ne peut assurer aux joueurs que « des salaires de 80 millions, pas plus ». Le WAT est considéré comme un des clubs les plus pauvres de la Ligue 1 et compte faire appel à de jeunes joueurs inconnus qui seront pour ainsi dire sous-payé, avec des salaires de 80 millions de centimes !
En d’autres termes, les autres clubs réservent des salaires oscillant entre 150 et 300 millions pour les joueurs, sans parler des salaires des entraineurs. Il faut aussi relever que les nombreux joueurs binationaux qui évoluent dans le championnat national et les entraineurs et autres adjoints ou préparateurs physiques étrangers sont payés en devises (euros).
Face à tous ces salaires dont les montants donnent le tournis, force est de constater que le championnat de football algérien n’apporte aucune valeur ajoutée que ce soit pour l’économie nationale ou pour l’équipe nationale.
Cette dernière est constituée majoritairement de joueurs évoluant dans les championnats de football étrangers. En somme, on est tenté de dire que les clubs algériens sont des gouffres financiers pour des résultats plutôt nuls, d’où la question qui s’impose : faut-il reporter la reprise du championnat et éviter des dépenses onéreuses pour des résultats nuls?
Nassim Fateh