Frantz YVELIN est un excellent choix pour cette entreprise en croissance. Il possède une solide expérience du management dans le transport aérien, acquise principalement en France et aux Etats-Unis. Passionné d’aérien, Frantz YVELIN est pour la première fois aux commandes d’un avion à l’âge de 15 ans et obtient sa licence de Pilote Professionnel à l’âge de 21 ans seulement. Il est qualifié sur Airbus A320, Boeing B737, Boeing B757/767, Cessna Citation et McDonnell Douglas MD80.
C’est également un entrepreneur reconnu, puisque Frantz YVELIN a créé les deux dernières compagnies aériennes régulières indépendantes de France : L’Avion* (2006), puis La Compagnie Boutique Airline (2013), mais aussi Dreamjet Participations (2013), le holding français qui possède La Compagnie Boutique Airline depuis sa création et qui a acquis 100% de XL Airways France en 2016. Frantz YVELIN a d’abord œuvré comme consultant dans l’informatique (GFI Informatique, CS Communication & Systèmes) avant de créer et de codiriger L’Avion. Suite à la revente de L’Avion au groupe British Airways en 2008, il occupe les fonctions de Directeur de la Stratégie d’OpenSkies. Il se consacre ensuite à une activité de conseil dans l’aérien pendant 3 ans. En parallèle, il a aussi enseigné à l’ENAC (module de Master) et a participé au développement d’une société de tests et de convoyage d’avions basée aux USA. Enfin, ce spécialiste du long courrier, apprécié par ses équipes, a donc été Président de La Compagnie Boutique Airline et de Dreamjet Participations pendant près de quatre ans, jusque fin 2016.
C’est donc un PDG jeune et dynamique qui a rencontré autour d’un Iftar, il y a quelques jours des journalistes algériens, invités au lancement de l’Airbus A330-200 reliant Paris à Alger.
L’Algérie une destination du cœur
Arrivé il y a à peine une année à Aigle Azur, Frantz YVELIN a dû gérer les affaires courantes et en suspens de l’entreprise française installée en Algérie. La question du rapatriement des bénéfices de l’entreprise, de la couverture vers les villes du Sud de l’Algérie et sur les dernières mesures fiscales du gouvernement ont été les principales questions débattues par le PDG d’Aigle Azur avec les journalistes algériens.
Tout en mettant l’accent sur la santé financière de la compagnie et son plan de développement vers la Chine et le Brésil, Frantz YVELIN a déclaré au sujet du problème du rapatriement de ses bénéfices en France qu’une partie significative a été rapatriée en janvier 2018, mais il reste encore une bonne partie à récupérer, avant d’ajouter : «Nos équipes en Algérie y travaillent en prenant en compte tous les éléments et en répondant aux exigences de la Banque d’Algérie… »
Le patron d’Aigle Azur a notamment déclaré «On est très riches de l’autre côté de la Méditerranée», caressant l’espoir de voir les dividendes de la compagnie passer la frontière et arriver à la maison mère, en France. Le responsable de la compagnie a tenu néanmoins à mettre l’accent sur les pertes occasionnées par la dépréciation de la valeur du dinar, en espérant un rapide règlement de ce dossier. «Il est vrai qu’il y a eu une amélioration, mais nous avons encore des difficultés à remonter nos liquidités», tout en précisant que les responsables algériens sont de plus en plus à l’écoute de la compagnie. Interrogé sur les dessertes vers l’Algérie, M. YVELIN a souhaité vivement que les conditions sécuritaires et commerciales soient réunies ainsi que les infrastructures pour lancer des départs pour le Sud algérien. Le responsable de la compagnie française estime qu’il y a du potentiel dans le Sud, a condition que cela soit rentable pour la compagnie bleue.
S’agissant des nouvelles taxes introduites par la loi de finances et notamment la TVA à 19%, le PDG d’Aigle Azur a déclaré : «Si vous me demandez ce que je pense de la récente invention qui consiste à ajouter de la TVA sur la taxe, je dirais deux choses. D’une part, chaque Etat est libre d’instaurer la fiscalité qu’il souhaite, et moi, transporteur, je respecte la réglementation et je l’applique. D’autre part, et ça reste mon avis personnel, c’est en fait rajouter un poids pour les passagers algériens, car cela se répercute fatalement sur les prix. Ce n’est pas un cadeau pour le consommateur final » .
Enfin, le PDG D’Aigle Azur entend déployer les ailes de sa compagnie, notamment dans le long courrier en visant des marchés très compétitifs comme la Chine, l’Afrique et le Brésil, et en dix mois il a fait ce qui n’a pas été fait depuis 13 ans : signer des accords avec les autres compagnies pour ouvrir de nouvelles destinations tout en renforçant les positions sur les marchés traditionnels, comme l’Algérie qui restera la destination du cœur.
Salim AGGAR