Gaz de schiste: Ouyahia « rassure » les Algériens et s’en prend aux « agitateurs »
DIA-06 octobre 2017: Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a immédiatement réagi aux critiques de certaines parties et experts qui ont émis des réserves sur l’exploitation du gaz de schiste. Ouyahia a réagi sur le site web officiel du Premier ministère en précisant que « l’annonce de la relance du projet d’exploitation du gaz de schiste a réveillé les agitateurs politiques qui tentent de manipuler la population, notamment du Sud du pays. Il est donc utile de rappeler que la reprise des tests sera accompagnée d’explications envers l’opinion et de dialogue avec la population des régions concernées. Rien ne sera entrepris en mettant en danger la santé des Algériens. Mais rien n’empêchera l’Algérie d’exploiter ses richesses au profit des Algériens ».
La réaction d’Ouyahia anticipe sur une quelconque manifestation populaire ou autre mouvement de protestation dans le Sud du pays. Il y a trois ans, il a fallu l’intervention du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour calmer les populations du Sud qui observaient des sit-in afin d’empêcher l’exploitation du gaz de schiste à In Amenas. A l’époque, le gouvernement avait accusé des partis et des chefs de partis politiques de manipuler les populations du Sud.
Selon des évaluations réalisées par Sonatrach avec des compagnies pétrolières internationales sur cinq bassins sahariens, l’Algérie dispose de 4.940 trillions de pieds-cubes (TCF) de réserves de gaz de schiste, dont 740 TCF sont récupérables sur la base d’un taux de récupération (TR) de 15%.
Ces réserves récupérables ont été calculées pour les zones d’Ahnet, Timimoun, Mouydir, Illizi et Berkine. Avec un TR de 15%, l’Algérie occupe la 4ème position mondiale en termes de ressources techniquement récupérables, juste après les Etats-Unis (dont le TR varie entre 20 et 50% selon les gisements), la Chine et l’Argentine, selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie sur le gaz de schiste réalisé en 2013.
Pour rappel, le Plan d’action du gouvernement, adopté récemment par le Parlement, évoque l’extension de la prospection des nouvelles sources d’énergies aux hydrocarbures schisteux, et ce, « dans le strict respect de l’environnement et de la santé de la population ».
Amir Hani