Gouvernement : des ministres et des échecs
DIA- 21 avril 2016- 22h10: Des ministres du gouvernement actuels semblent montrer leurs limites en raison d’une succession de maladresses qu’ils ont commises. La palme revient en premier au ministre des Finances, Abderrahmane Benkhelfa et celui de l’Energie, Salah Khebri.
Du fait de l’actualité brûlante qui touche les deux secteurs, à savoir la finance avec la dévaluation du dinar ainsi que l’érosion du pouvoir d’achat, le tout étant une conséquence directe de la chute des prix du pétrole. Les deux ministres se sont montrés plutôt alarmistes et leurs déclarations et sorties médiatiques étaient, pour ainsi dire, des menaces et mises en garde contre les Algériens, au moment où ces derniers avaient davantage besoin d’un discours rassurant et réconfortant notamment en ces temps de crise.
On se rappelle des déclarations de Benkhalfa à la Radio nationale quand il avait annoncé une augmentation tous azimuts des prix et la suppression progressive du soutien aux produits de large consommation. Un discours qui contraste avec la politique prônée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à savoir maintenir et préserver la politique sociale, plus particulièrement en direction des couches sociales les plus démunies.
Le même discours a été tenu par Khebri qui avait annoncé aussi à la Radio nationale que les Algériens doivent se préparer à payer des factures plus chères les factures de gaz d’électricité. De son côté, le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Sid-Ahmed Ferroukhi, semble être dépassé par les événements. Il avait expliqué la hausse des prix de la sardine par la forte demande, alors qu’il a eu du mal à expliquer les prix de la pomme de terre qui sont passés du simple au quintuple ou plus ! Ferroukhi semble naviguer à vue, de même que le ministre des Ressources en eau et de l’Environnement, Abdelouahab Nouri, dont les sorties médiatiques sont variables au gré de la météo.
En ce sens, et après avoir alerté les Algériens et les agriculteurs quand au stress hydrique, Nouri a changé de discours dès le changement de la météo en rassurant que l’Algérie n’aura pas soif durant l’été 2016.
Le ministre du Commerce ne fait pas mieux puisqu’il se contente des constats au lieu d’user de son pouvoir et d’agir. Il vient d’apprendre aux Algériens que le café qu’ils consomment n’est pas pur à 100%, mais il est mélangé à d’autres produis comme le sucre ou les pois-chiche. En fait, on ne pouvait pas s’attendre à pire de la part d’un ministre qui n’arrive pas à gérer les licences d’importation des véhicules !
La ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem, n’est pas en reste. Le secteur de la Solidarité est au point mort. Pis encore, la ministre a brillé par son absence sur le terrain durant le mois de Ramadhan dernier et les fêtes religieuses, notamment l’Aid el Fitr et el Adha.
Le ministre du Tourisme, Amar Ghoul et son « apprentie » Aicha Tagabou semblent ne rien comprendre au tourisme. Un domaine connu de par le monde comme étant l’apanage du secteur privé. Habitué aux effets d’annonce, Ghoul n’a jusque-là rien annoncé en ce qui concerne le tourisme en Algérie.
Même constat pour le ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels, Mohamed Mebarki, et le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale dont les secteurs ont stagné, alors que la ministre de la Poste, des technologies de l’information et de la communication, Iman Houda Feraoun, a du mal à stabiliser un secteur où le débit de la connexion ADSL laisse à désirer alors que le courrier postal n’a plus aucun sens dans la mesure où la Poste ne fait plus son travail. La ministre s’est spécialisée dans le limogeage des responsables sans pour autant qu’il y ait une amélioration dans la prestation des services.
Enfin, le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, qui a été annoncé à maintes reprises par la rumeur comme étant le futur Premier ministre, évite la presse du fait les multiples attaques qu’il subit de toutes parts. Pour rappel, le dernier remaniement du gouvernement a été effectué le 14 mai 2015, alors le Président Bouteflika avait procédé à un remaniement partiel en juillet dernier.
Mohamed Nassim