Haddad démissionne, les soutiens de Bouteflika tombent l’un après l’autre
DIA-28 mars 2019: La démission du patron des patrons, Ali Haddad, de son poste de président du Forum des chefs d’entreprises (FCE) confirme l’affaiblissement ou plus précisément la désintégration des parties sur lesquelles s’appuyaient Said Bouteflika, le frère du président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
Haddad qui est connu pour être un ami très proche de Said Bouteflika, s’est rendu compte qu’il était nécessaire de se retirer et de se faire oublier. Haddad qui en est à son deuxième mandat à la tête du FCE, a constaté que sans Said Bouteflika, il n’aura plus aucune influence dans le monde des affaires en Algérie. Cela explique les démissions successives qui ont touché le FCE, déserté par ses membres influents.
Il se trouve que le frère du Président de la République est directement ciblé par une campagne sans précédent d’autant plus que son nom est scandé dans les marches et manifestations populaires organisées à travers le pays. Ce retournement de situation explique en grande partie la décision de Haddad de déguerpir, sachant que ce dernier est sorti du néant pour devenir en l’espace de quelques années un milliardaire qui s’ingère dans les nominations des hauts responsables au niveau de l’Etat.
Haddad qui a financé une grande partie de la campagne électorale du Président Bouteflika pour le 4e mandat, était devenu si puissant qu’il a été, avec d’autres hommes d’affaires et politiques, derrière le limogeage de l’ancien Premier ministre Abdelmadjid Tebboune.
Toutefois, les marches et les manifestations populaires déclenchées depuis le 22 février dernier, ont été tel un séisme pour tout ce beau monde qui a été violemment secoué par tout un peuple sorti dans la rue exiger le changement et le départ de l’actuel système politique.
Cette situation a fait que tous ceux qui font partie de l’entourage de Said Bouteflika se retirent ou tombent l’un après l’autre. C’est le cas d’Ahmed Ouyahia et son parti le RND, le SG de l’UGTA Sidi Said, le président du TAJ Amar Ghoul, le SG de l’UNPA Mohamed Alioui de même que la SG de l’UNFA Nouria Hafsi sans parler des autres partis microscopiques qui vont certainement se recycler pour tenter de s’accrocher au nouveau pouvoir qui succédera à Bouteflika.
La proposition de général de corps d’Armée, Gaid Salah, d’appliquer l’article 102 de la Constitution pour destituer le Président Bouteflika, a donné du courage à ceux qui osaient à peine critiquer la candidature du président sortant pour un 5ème mandat. Les événements se sont ainsi précipités et les appels à la démission du Président Bouteflika se multiplient, ciblant en même temps son frère Said Bouteflika.
Amir Hani