Halima Lamali, cette infirmière algérienne qui a sauvé 11 handicapés d’un incendie
DIA-07 décembre 2018: La jeune femme vient de recevoir une médaille après avoir évacué, seule, les résidents du foyer Perce-Neige de Mareil-sur-Mauldre, en février dernier. Elle a sans doute évité la mort d’une dizaine de handicapés. Presque dix mois après avoir réagi en héros, Halima Lamali une franco-algérienne vient de recevoir la médaille du courage et du dévouement des mains des pompiers du département.
Le 23 février dernier, cette aide-soignante originaire de Dreux (Eure-et-Loir), a sauvé les onze handicapés d’un des deux bâtiments du foyer Perce-Neige de Mareil-sur-Mauldre, en proie à un incendie.
Vers 23 heures, peu de temps après avoir couché le dernier pensionnaire, cette maman de deux enfants entend l’alarme incendie se déclencher. Elle vérifie minutieusement le bâtiment mais ne trouve rien. Sur les conseils de sa directrice, elle prévient toutefois les pompiers.
« J’étais au téléphone avec elle en train d’inspecter le bâtiment quand j’ai poussé une porte coupe-feu. L’ouverture a créé un appel d’air et des flammes sont tombées du plafond », se souvient la jeune femme.
Les onze résidents sauvés en 7 minutes
Immédiatement, elle lance, seule, l’évacuation des onze résidents, handicapés moteurs et mentaux. L’exercice n’est pas aisé : il faut soulever l’un et le poser sur son fauteuil roulant. Faire comprendre à l’autre que le feu menace. « A peine sortis, deux sont repartis se coucher, une autre a refusé de quitter sa chambre », confie-t-elle.
Et pourtant, « portée par l’adrénaline », Halima parvient, en sept minutes, à évacuer le bâtiment touché. Les pompiers arrivent dans le même temps. Halima croit l’opération terminée… Elle opère alors une ultime vérification. Ils ne sont que dix !
Désobéissant aux pompiers qui lui interdisent d’y retourner, elle replonge pourtant dans le bâtiment dévoré par les flammes pour retrouver la femme manquant à l’appel. « Ils auraient mis plus de temps que moi, je savais où elle se trouvait », se justifie-t-elle.
Mis à l’abri, le personnel et les pensionnaires assistent impuissant à l’incendie du bâtiment. « En m’approchant du site, je voyais ce halo de flammes grimper vers le ciel, se souvient, encore marquée, Catherine Bernabeu, la directrice de l’établissement. Dans ma tête je me demandais combien elle avait pu en sauver. »
Halima aura réussi en sauver onze. De retour chez elle, son mari, ses enfants et ses proches la féliciteront vivement. « Mon mari m’a mise au lit samedi soir, je tremblais de partout. Mais je n’ai fait que mon travail. Je n’allais quand même pas les laisser dans leurs chambres ! »
In Le parisien