Houda Imane Faraoun à Genève : Consacrer le droit de l’accès à l’internet pour tous
DIA-04 mai 2016: Dans une déclaration prononcée lors de la conférence de haut niveau organisée dans le cadre du Sommet Mondial de la Société de l’Information qui se déroule à Genève du 02 au 06 mai 2016, madame Houda Imane Faraoun, Ministre de la Poste et des TIC a indiqué que la gouvernance de l’internet doit être fondée sur le principe « accès pour tous », qui devrait consacrer la souveraineté des peuples et des nations.
Mme Faraoun a ajouté que l’Algérie a adopté des principes clairs sur lesquels se base la gouvernance de l’internet et devant garantir le développement des droits de l’homme et de la justice sociale au niveau national et international. « Nous tenons à ce que la gouvernance de l’internet assure les principes de la démocratie et de l’égalité » a-t-elle souligné, tout en précisant que l’Algérie appelle la société internationale à intégrer tous les peuples, y compris ceux qui n’ont pas encore accès à l’Internet, dans l’élaboration de la gouvernance de l’internet avec transparence et démocratie. La Ministre a également affirmé que l’Algérie souhaite voir l’économie numérique soumise à la répartition des revenus d’impôts pour déconcentrer le commerce électronique dans la zone nordique.
S’agissant du développement durable, madame la ministre a indiqué qu’il faut encourager les contenus, les applications et les services ouverts non lucratifs et les financer par les fonds réservés au développement durable.
En outre, la première responsable du secteur a défendu le droit de chacun d’avoir accès à l’internet sans contrôle aléatoire mais avec une surveillance qui le protège de toutes sortes de crimes électroniques.
Sur le plan Africain, la ministre des TIC a déclaré que 10 ans après le lancement du processus du SMSI, l’Afrique demeure toujours le continent qui bénéficie le moins des dividendes du numérique et que les taux de pénétration d’Internet restent désespérément bas (autour de 20% en moyenne). Elle a cité les défis majeurs qu’attendent les pays de l’Afrique tels que l’accès au haut débit, les coûts liés aux TIC, le cyber sécurité, le multilinguisme sur le cyberespace, les contenus locaux, les droits humains, la protection des données personnelles, la capacitation technique, l’approche multi acteur, la souveraineté numérique, etc.
Dans le même contexte, la représentante de l’Algérie dans cet évènement universel a indiqué que l’économie numérique africaine très florissante (avec un potentiel de croissance de 75%) est très souvent à la portée des multinationales et d’actionnaires qui privent l’Afrique de la grande partie. « Le continent Africain ne dispose pas de solution concrète de financement de l’accès à la société des connaissances et d’utilisation des ressources générées par le secteur des TIC et des télécommunications pour son développement » a-t-elle déclaré. Pour toutes ces raisons, elle a appelé les pays africains à se mobiliser pour définir une vision commune afin de trouver les moyens nécessaires et adéquats pour faire face aux problèmes financiers qui menacent les TIC en Afrique et faire bénéficier les pays africains des immenses ressources provenant du numérique générées par l’Afrique. Elle a évoqué les mécanismes financiers concrets à mettre en place pour y arriver et faire passer l’Afrique du statut actuel de consommateur du numérique à celui d’acteur durable des TIC et du numérique.
Ces objectifs ne peuvent être atteints qu’à travers quatre référentiels majeurs ajoutera Madame la Ministre. Il s’agit de la réalisation des objectifs de développement durable des Nations Unies, la mise en œuvre de l’Agenda d’Action d’Addis Abeba (2015), la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, et la mise en œuvre des recommandations du SMSI, en particulier du WSIS+10.
En matière de développement des infrastructures de télécommunications, Mme la Ministre a saisi cette occasion pour informer l’ensemble des participants à cette conférence ministérielle, que l’Algérie œuvre pour la réalisation d’une ligne Transsaharienne de fibre optique reliant l’Algérie au Niger, Nigeria et Tchad. Elle a également indiqué que deux câbles sous-marins reliant l’Algérie à l’Europe sont en cours d’installation afin de permettre un meilleur débit pour répondre aux besoins de tous les pays d’Afrique.
Il est à noter, par ailleurs, que l’opérateur historique de la téléphonie fixe Algérie Telecom a pu décrocher une place dans la catégorie C2 parmi les 70 champions choisis par les experts de l’UIT. Le projet primé par l’UIT intitulé « raccorder chaque 1000 habitants à la fibre optique » vise à fournir un accès Internet aux personnes et entreprises dans l’extrême sud du pays.
Enfin, il est à rappeler que cette manifestation mondiale a pour objectif principal d’inciter les pays à contribuer à la réduction de la fracture numérique et d’accélérer la réalisation des objectifs de développement à travers une utilisation accrue des technologies de l’information et de la communication.