Incendie de l’académie d’Alger : la mafia de l’Education nationale cible Benghebrit
DIA-29 avril 2016-22h00: L’incendie qui a ravagé l’académie d’Alger, à la veille du concours de recrutement des enseignants, confirme qu’il y a une mafia qui s’oppose à la grande opération d’assainissement et de nettoyage que connait le secteur de l’Education nationale. Infesté d’incompétents et d’opportunistes, ce secteur stratégique a été gangrené depuis plusieurs années, ce qui explique les résultats calamiteux et effrayants de l’école algérienne. L’arrivée de l’actuelle ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, semble déranger les gros intérêts des parasites qui ont clochardisé l’école algérienne.
Les réformes engagées par Benghebrit tendent à projeter l’école algérienne vers la modernité et surtout élever le niveau scientifique des élèves. Il faut reconnaître que la ministre a relevé plusieurs défis depuis qu’elle en poste, en amenant les différents syndicats à signer la charte de l’éthique, ce qui a permis de mettre fin aux grèves récurrentes dans le secteur. L’année scolaire 2015-2016 s’est déroulée dans de très bonnes conditions et cela est de bon augure pour l’avenir immédiat de l’école algérienne.
En ce sens, Benghebrit confiait, il y a quelques temps, qu’elle faisait partie de la génération de l’ancien ministre de l’Education nationale, Mostefa Lacheraf (1917-2007), un ancien ministre de l’Education nationale et ancien conseiller pour les affaires liées à l’enseignement et de la culture à la présidence de la République au temps de Houari Boumediene. Lacheraf avait marqué en son temps le secteur de l’Education nationale qui avait formé des cadres dont le niveau scientifique était reconnu de par le monde.
Mais depuis deux décennies, l’école algérienne a connu une décadence dangereuse, d’où la baisse de niveau des enseignants et des élèves. Il s’agit là d’un réel danger pour le pays. Benghebrit s’est assignée la mission de sauver le secteur de l’Education nationale et rééditer ce qu’avait entrepris Lacheraf dans les années 1970. Cela passe par la réhabilitation de l’examen du baccalauréat qui a été galvaudé pour ainsi dire ces dernières années. La suppression de la fameuse aâtaba (seuil) est déjà un grand acquis. Il faut ainsi rendre hommage à la ministre qui s’est montrée intransigeante à ce sujet.
Elle avait affirmé que ce «seuil» a été instauré à titre exceptionnel à cause des conditions exceptionnelles, soulignant que ce qui est exceptionnel ne doit pas devenir une règle. La suppression du seuil relèvera à coup sûr le niveau des futurs bacheliers, sachant que la ministre a été trop critique à l’encontre des candidats au recrutement pour le poste d’enseignant dans les trois paliers. Ces candidats sont des licenciés et des universitaires qui présentent un grand déficit dans leur niveau d’instruction, selon la ministre laquelle s’est référée aux résultats préliminaires du concours de recrutement des enseignants, en 2015.
Aussi, en maintenant le concours de recrutement pour l’ensemble des candidats sans exclusion, la ministre aura appliqué les lois de la République tout en préservant les droits des uns et des autres. Ce concours est prévu ce samedi à travers le territoire national et verra la participation d’un million de candidats.
Kamel Cherif