DIA-06 août 2019: L’Instance nationale de dialogue et de médiation a annoncé la tenue d’une conférence nationale à la rentrée sociale et revendiqué la prise de mesures d’apaisement et le départ du gouvernement que dirige Noureddine Bedoui.  C’est le nouveau membre de cette Instance qui l’a annoncé dans une déclaration à la Radio nationale Chaîne 3, en l’occurrence Amar Belhimer.

La conférence nationale qui se teindra à la rentrée sociale, probablement au courant du mois de septembre, se penchera sur l’ensemble des initiatives et propositions de sortie de crises, proposées par les différentes parties, des personnalités nationales et politiques ainsi que des partis politiques. L’Instance que dirige Karim Younes ne compte exclure aucune proposition et travaillera dans le sens d’aboutir à une plateforme contenant l’ensemble des propositions et initiatives qui ont été déjà avancés par leurs auteurs.

Selon Amar Belhimer, l’Instance nationale de dialogue et de médiation a également mis l’accent sur la prise de mesures d’apaisement par le chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah. Il s’agit notamment de la libération des détenus d’opinion et de l’ouverture des médias aux différentes parties ainsi de l’allégement de l’accès à Alger le vendredi, jour des marches populaires.

Karim Younes revendique le départ du gouvernement Bedoui

Dans le même sens, le coordonnateur de cette Instance, Karim Younes, a indiqué qu’il n’y avait aucune ingérence de quelque partie officielle que ce soit dans la composante de l’Instance, soulignant que le plus important actuellement était de trouver une issue à la crise que traverse le pays.

Dans un entretien accordé à RadioM,  il a déclaré que « le président du Forum de la société civile pour le changement, Abderrahmane Arar est le seul à nous avoir contactés. Aucune partie ne n’est ingérée dans la formation de l’Instance de dialogue et de médiation.  Toutes les déclarations faites à ce titre sont infondées « .

« Actuellement, la principale revendication de l’Instance -pour l’amorce du processus de médiation- est la libération des détenus, l’arrêt de la violence exercée sur les manifestants, la levée de l’embargo sur les citoyens qui veulent se rendre à Alger tous les vendredis outre l’ouverture du champ médiatique ».

« Nous souhaitons que le chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah honore ses engagements pour concrétiser ces revendications, particulièrement le départ de l’actuel gouvernement, principale revendication du Hirak populaire », a-t-il dit.

Pour ce qui est du dialogue national, Younes a réaffirmé que « ni la présidence de la République, ni l’institution militaire ni aucune autre partie n’auront à s’ingérer dans ce dialogue », affirmant que son Instance accueille favorablement toutes les initiatives de dialogue qui se fera entre « tous les Algériens, partis, personnalités politiques, représentants de la société civile et ensemble des acteurs ».

S’agissant des missions de consultation confiées à l’Instance, il a indiqué que la réunion qui se tiendra demain mercredi sera « ouverte à tous » et « débattra, en toute liberté, de toutes les questions et dossiers qui intéressent le Hirak et les revendications actuelles des Algériens ».

« Aucune orientation ni directive n’ont été données aux participants à cette réunion », a-t-il soutenu, précisant que l’Instance « ne dispose d’aucun document officiel ni d’aucune plateforme unifiée concernant la réunion de mercredi ».

Les  travaux porteront sur les plates-formes des réunions du 15 et 26 juin ainsi que celle du 6 juillet dernier ». a-t-il fait savoir.

« Nous essayerons de parvenir à une plateforme commune qui nous permettra d’exprimer toutes les positions, avis et aspirations des Algériens, en sus de leur concrétisation sur le terrain », a poursuivi Younes, assurant que « toutes ces propositions et avis constitueront des feuilles de route principales qui serviront de référence à l’Instance dans l’élaboration de la mouture qu’elle soumettra, après consultations des acteurs de la société civile, à la Conférence nationale, prévue au terme des rounds de dialogue avec l’ensemble des partis, personnalités politiques et représentants de la société civile, en sus des acteurs du Hirak populaire sans exclusive ».

L’Instance favorable à la poursuite du Hirak

A la question de savoir s’il était favorable à l’arrêt du Hirak populaire, Younes a souligné « qu’il est préférable que le Hirak populaire se poursuive pour continuer à faire pression, en vue de satisfaire les revendications du peuple algérien et ses aspirations à un changement de régime », estimant toutefois que la médiation et le dialogue demeuraient « le seul moyen pour sortir de la crise et satisfaire les revendications du Hirak populaire ».

L’Instance attend de l’Etat « la prise de mesures à même se rassurer les citoyens, d’apaiser la situation et de rétablir la confiance perdue, et partant organiser une élection présidentielle régulière, libre et transparente dans les plus brefs délais », a-t-il conclu.

Par ses déclarations, Karim Younes qui avait démissionné de la présidence de l’APN, lors du premier mandat de l’ancien Président Abdelaziz Bouteflika, soutient le Hirak et reste attachées aux préalables concernant la libération des détenus d’opinion et l’ouverture des médias à toutes les parties et sensibilités.

Mohamed Nassim