Le premier à jubiler, c’est bien évidemment le parti du Front de libération nationale (FLN) dont le secrétaire général, Djamel Ould Abbes, mène une guerre sournoise contre son rival, Ahmed Ouyahia, qui a la double casquette de Premier ministre et de secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND).
Le FLN avait émis des réserves sur le Partenariat public-privé qui ne figurait pas dans le plan d’action du gouvernement, présenté par Ouyahia devant le parlement le mois de septembre dernier. Profitant de cette brèche, le FLN s’est attaqué à Ouyahia qu’il veut éliminer surtout depuis que le Premier ministre avait commis l’erreur de faire part de ses ambitions pour la présidence au cas où le chef de l’Etat ne se présente pas. Une ambition mal accueillie par le FLN qui exploite la moindre occasion pour s’attaquer à Ouyahia.
Pendant ce temps, le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi-Said, dont l’Organisation est affiliée au FLN, a procédé à un retournement de veste spectaculaire. Après avoir défendu bec et ongle le Partenariat public-privé, Sidi Said a carrément lâché Ouyahia dès qu’il a pris connaissance de l’instruction adressée par le Président Bouteflika au gouvernement de subordonner à son accord préalable tout accord d’ouverture de capital ou de cession d’actifs des entreprises publiques économiques (EPE) dans le cadre du Partenariat public privé convenu lors de la tripartite gouvernement-UGTA-FCE en décembre dernier.
Sidi Said a réitéré le soutien de la Centrale syndicale aux décisions du président de la République qui « protègent à la fois les travailleurs, l’économie et le peuple ».
Pour sa part, le RND observe un silence total, évitant de réagir de manière épidermique. Le RND qui a toujours refusé d’entrer ou d’alimenter la moindre polémique, a préféré temporiser pour aborder entre autres ce sujet à l’occasion de la réunion du Conseil national du parti, prévue jeudi et vendredi. Ouyahia s’exprimera à l’occasion d’une conférence de presse très attendue. Mais, comme à son accoutumée, Ouyahia qui manie bien le verbe saura tempérer les ardeurs de la presse pour mettre fin à une polémique aux conséquences fâcheuses pour toutes les parties.
Amir Hani